Lancée en octobre 2013, la Stratégie nationale d’investissement humain du Gabon (SIHG) n’a jamais véritablement pris son envol. Pour la réanimer, le ministère de la Santé a lancé, le 20 mars à Libreville, un atelier sur l’appropriation de ce programme.
Organisé par le ministère de la Santé, le séminaire visant la réappropriation de la Stratégie nationale d’investissement humain du Gabon (SIHG) a été lancé le 20 mars à Libreville. Une initiative dont l’ambition est d’impliquer davantage les experts des départements ministériels concernés dans la mise en œuvre de ce programme au bénéfice des couches vulnérables.
Véritablement lancée dans sa phase d’exécution en 2014, la SIHG a connu un ralentissement depuis 2015 pour trois raisons principales. Selon le ministre délégué à la Santé, qui a ouvert les travaux, il s’agit de la non-appropriation du concept par le personnel chargé de sa mise en œuvre, l’absence de procédures d’interconnexion et de synergie entre les différents départements et l’insuffisance des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre.
À en croire le membre du gouvernement, le rendez-vous de l’Hôpital Jeanne Ebori, où se déroule cet atelier, vise à relancer les activités de la SIHG et doter les acteurs d’outils efficaces en vue de mieux répondre aux attentes de la population. «C’est pourquoi l’appropriation de ce programme, à travers une formation des acteurs œuvrant principalement dans le domaine social, constitue une continuité sure pour le déploiement de la SIHG», a déclaré Jonathan Ntoutoume-Ngome.
Le ministre délégué à la Santé a rappelé qu’en 2013, le chef de l’État avait commandé une étude pour accélérer les réformes de la politique d’aide sociale au Gabon. De cette étude, ressortaient trois objectifs : un diagnostic de la pauvreté et de la précarité au Gabon, définir une stratégie d’aide sociale conforme aux besoins des Gabonais vivants dans la précarité et, articuler un plan de déploiement stratégique.
Selon cette étude, 30% de la population considérée comme économiquement faible et correspondant à 95 000 foyers vivent avec de très faibles revenus, soit près de 80 000 francs CFA/mois. L’on note également que près de 55% des foyers économiquement faibles vivent dans les villes, dont 60% dans les arrondissements périurbains peu intégrés et 45% en milieu rural. Par ailleurs, 70% des villages sont enclavés avec des difficultés d’accès aux opportunités économiques et sociales.
«De ce constat, sept segments de cette population ont été identifiés comme étant particulièrement fragiles. À savoir, des familles nombreuses, des mères célibataires, des personnes âgées, des veuves et des veufs, des personnes handicapées, des étudiants et des jeunes isolés ou orphelins, des enfants des rues», a expliqué le ministre délégué. «La SIHG a donc pour objectif de sortir cette frange de la population de la pauvreté et de la précarité dans laquelle elle se trouve», a-t-il conclu.