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Au Gabon, produisons davantage ce que nous consommons
Publié le mercredi 20 mars 2019  |  La Libreville
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© Autre presse par DR
Vers une intensification de la culture du riz au Gabon
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Ce weekend, le Gabon a annoncé la relance de sa production nationale de riz. Une décision quadruplement stratégique.

C’est une décision stratégique ; peut-être même, disons-le, historique. Elle fait suite au lancement ce samedi de la récolte du riz dans un champ d’expérimentation situé à Bizango Bi Béré, dans la périphérie sud de Libreville, fruit d’un programme piloté par la chercheuse de l’Institut de recherche technologique, Yonnelle Moukombi, et financé par la Coopération alimentaire et agricole Corée-Afrique (KAFACI) (lire notre article à ce sujet).

Signe notable, l’annonce de (re)lancer (après plusieurs tentatives infructueuses) « un programme national de production intensive et moderne de riz » s’est faite en présence du premier ministre Julien Nkoghe Bekalé, du ministre de l’agriculture Biendi Manganga Moussavou et bien d’autres personnalités. C’est dire l’importance de l’événement. Et pour cause, cette décision est, pour le Gabon, éminemment importante. A quatre titres au moins.

Premièrement, elle permet de réduire la dépendance alimentaire de notre pays. A l’instar des autres pays d’Afrique, le Gabon est un gros consommateur de riz. La céréale, consommée quotidiennement par les trois-quart de la population, est à la base de certains plats nationaux parmi les plus prisés.

Deuxièmement et corrélativement, elle a également pour effet de diminuer la facture des importations du pays. La totalité du riz consommé au Gabon, soit près de 70 000 tonnes par an (en 2018) provient des importations, ce qui représente une facture annuelle de l’ordre de 8 milliards de francs CFA. Il est nécessaire de rééquilibrer progressivement les choses en ce domaine comme en d’autres. En effet, il ne faut pas limiter le mouvement au riz seulement mais l’étendre à d’autres denrées alimentaires et même d’autres produits (ameublements, etc.).

Troisièmement, elle contribue à la diversification de l’économie gabonaise, de sorte de la rendre moins dépendante de la variation du cours des matières premières (singulièrement du pétrole) sur les marchés internationaux.

Quatrièmement et enfin, cette décision de relancer de la production de riz est une bonne nouvelle pour l’emploi. Le secteur agricole est en effet réputé très intensif en main d’oeuvre. Il a également le mérite de contribuer fortement à l’aménagement du territoire.Or, par définition, la production agricole est le fait de zones rurales qui manquent cruellement d’activité économique.

C’est ainsi que produire davantage au Gabon ce qui est consommé au Gabon est quadruplement bénéfique pour notre pays. S’il ne s’agit pas de céder aux sirènes d’un protectionnisme rigide et inefficace, il ne s’agit pas non plus à l’inverse de tomber dans les excès d’un libéralisme béat.
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