Le ministre de l’Économie souhaite que la Banque africaine de développement (Bad) densifie les financements dans le secteur privé. Jean-Marie Ogandaga milite aussi pour un investissement accru de l’institution monétaire dans certains projets structurants du gouvernement, ainsi que dans le social.
En sa qualité de gouverneur pays de la Banque africaine de développement (Bad), le ministre de l’Économie s’est fendu d’une requête à l’institution monétaire. Jean-Marie Ogandaga souhaite une amélioration de la coopération Bad-Gabon. «Notre partenariat avec la BAD peut et doit s’accélérer», a déclaré le membre du gouvernement.
Jean-Marie Ogandaga s’est exprimé le 19 mars à Libreville, à l’occasion de l’atelier de revue à mi-parcours du Document de stratégie pays (DSP 2016-2020) de la Bad au Gabon et la performance du portefeuille du pays. Dans sa requête, le membre du gouvernement a souhaité une part accrue des financements de la Bad au secteur privé.
Au 19 février 2019, en effet, le portefeuille national des opérations du DSP se composait de 15 opérations réparties en six dons et neuf prêts parmi lesquels : trois appuis budgétaires, quatre projets au secteur public et deux autres au secteur privé. Le montant total des engagements de la Bad à ce jour est d’environ 670 millions d’UC (536 milliards de francs CFA) correspondant à 630 millions UC pour les prêts au secteur public et 40 millions pour le secteur privé.
«Comme vous pouvez le constater, c’est disproportionné et j’aimerais qu’à l’avenir, nous rééquilibrions ces chiffres avec au moins la moitié pour le secteur privé. Ce qui permettrait à notre secteur privé d’avoir des prêts à long terme, car aujourd’hui nous subissons la dictature du court terme mis en place par les banques», a déclaré Jean-Marie Ogandaga.
Nous ne maitrisons pas les procédures de la Bad
Le gouverneur pays de la Bad souhaite aussi que l’institution accélère au Gabon, plusieurs projets sociaux en plus de ses «High 5», qui contribuent à transformer l’Afrique. «La Bad s’est engagée dans les High 5, c’est bien. Mais moi je veux de l’eau, les routes, un meilleur accès aux soins de santé… c’est le plus urgent», a affirmé Jean-Marie Ogandaga.
Par ailleurs, le ministre de l’Économie a souhaité que l’atelier de revue à mi-parcours de la Bad débouche sur des solutions concrètes à plusieurs problématiques. «Mes collègues ont besoin de vous. Ils veulent du concret. À l’instar de la Bad, il est temps que les organismes qui nous accompagnent sachent que les populations nous regardent, elles nous jugent. Et souvent, nous sommes traités d’incapables. Nous avons besoin d’électricité, les barrages doivent être financés. Le tourisme doit être financé, car nous avons un potentiel énorme. Chacun de mes collègues en venant ici a bon espoir que cette revue résoudra plusieurs de nos problèmes», a-t-il décliné.
En retour, Jean-Marie Ogandaga a invité les experts nationaux à s’imprégner des procédures de la Bad. «Nous ne maitrisons pas souvent les procédures et nous ratons des projets de financement importants. Ou alors, nous avons des projets sans financement parce que nous ne maitrisons pas les procédures», a-t-il conclu.