Le président du Bloc démocratique populaire, Paskhal Nkoulou, a, lors d’une conférence de presse le 16 mars, encouragé et soutenu les juges constitutionnelles «qui par leur exercice pédagogique ont su démontrer la justesse de leur décision parfaitement encadrée par la loi».
Critiquée et condamnée par certains, la déclaration de la Cour constitutionnelle parue dans le quotidien L’Union du 14 mars, a tout de même convaincu certaines sensibilités politiques qui approuvent la «pertinence» et les «précisions» apportées par la Haute juridiction dans ses observations.
Le Bloc démocratique populaire fait partie des organisations politiques en phase avec la sortie de la Cour constitutionnelle. Selon son président, Paskhal Nkoulou, cet «exercice pédagogique» devrait fixer les uns et les autres sur leur vraie responsabilité. «Toute liberté est normée, tout ne peut pas être mis sous le couvert de l’opinion politique. Chacun d’entre nous est comptable de ses actes», a-t-il rappelé.
«Stigmatiser et tenir pour seuls responsables les membres de la Cour et leur président n’est rien ni plus ni moins que de faire la politique de l’autruche. La réalité est que les Gabonais sont dégoûtés des incohérences de ceux qui prétendent parler en leur nom. Le Gabon c’est notre pays soyons responsables et posons des actes de foi pour les enfants du Gabon», a déclaré Paskhal Nkoulou.
Ce dernier estime que la Cour constitutionnelle ne peut pas servir d’alibi à l’incapacité des hommes politiques de présenter une vision claire de leur engagement politique.
Sans pour autant répondre à la question de fond soulevée par ceux qui réclament la déclaration de la vacance du pouvoir, notamment les auteurs de l’«Appel à Agir», le président du BDP, a ironisé sur l’objectif et l’orientation précise de ce collectif. «Le temps passe, mais les objectifs restent le même, créer un climat d’insurrection par une instrumentalisation grossière reposant sur des mensonges et des artifices. Toute cette agitation serait risible si on ne percevait pas clairement les liens et les passerelles tissés entre ces agitateurs et certains barons du pouvoir qui nourrissent des agendas personnels, mais manquent de courage pour agir à visage découvert».
Pour Paskhal Nkoulou, Tous ceux qui s’agitent aujourd’hui, savent parfaitement quel est le protocole de procédure qui conduit à la déclaration de vacance de pouvoir par la Cour constitutionnelle. Cependant, estime-il, la réalité politique, institutionnelle et administrative du Gabon aujourd’hui ne s’inscrit pas dans ce format. Ce qui suggère que l’empêchement définitif du chef de l’Etat n’est pas à l’ordre du jour.
Le patron du BDP n’a pas jugé utile d’étayer ses arguments pour valider le format institutionnel actuel. Le Gabon, affirme-t-il doit plutôt remercier la Cour constitutionnelle pour l’avoir mis à l’abri d’un désastre incommensurable. «Si nous devons nous livrer à un inventaire d’analyse de toutes les mesures prises par la Cour constitutionnelle, peut-être que nous arriverons à la conclusion qu’il faut leur dire merci. Parce que, s’ils n’avaient pas été là, je ne sais pas qu’elle serait l’ampleur du désastre dans lequel aujourd’hui nous nous retrouvions avec une génération d’hommes politiques qui pense qu’à chaque fois le politique doit primer sur le droit», a estimé le président du BDP.