Le président de l’Union nationale, 80 ans, avait été donné pour mort ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Son parti dément et crie à la fake news. Si Zacharie Myboto est bien vivant, il a en revanche des soucis qui sont, eux, bien réels.
Non Zacharie Myboto n’est pas mort ! L’infox s’est propagée cette semaine sur les réseaux sociaux. Elle a même été relayée par certains médias d’information en ligne.
Faux, a indiqué l’Union Nationale par la plume de son vice-président et porte-parole, François Ondo Edou. Le président du parti, Zacharie Myboto, est bien vivant. Il « se porte à merveille ». Il est « en première ligne ». pour mener le combat pour la déclaration de la vacance du pouvoir à la suite des ennuis de santé d’Ali Bongo.
François Ondo Edou croit savoir que la rumeur de la mort annoncée de Zacharie Myboto serait en réalité le fait de « quelques plaisantins très peu soucieux de l’avenir de notre pays qui se présente désormais en pointillés ».
L’UN, pris de vitesse par les autres formations de l’opposition
Si Zacharie Myboto n’est pas mort, il a en revanche bien d’autres soucis. Et ceux-ci, eux, sont bien réels. Tout d’abord, son parti s’est fait littéralement étrillé lors des dernières élections législatives. Avec seulement deux députés, il a été relégué loin derrière le RHM d’Alexandre Barro Chambrier (5 députés) et surtout Les Démocrates de Guy Nzouba Ndama (12 députés). L’un de ses principaux lieutenants, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi a même subi une cinglante défaite dès le premier tour du scrutin à Akanda.
Ensuite, l’Union Nationale est prise de vitesse au sein de l’opposition dans la perspective de l’élection présidentielle de 2023. Alors que Guy Nzouba Ndama a annoncé la création de sa propre coalition cette semaine (lire notre article), qu’Alexandre Barro Chambrier fera probablement de même en avril ou mai prochain (lire notre article), que Jean Eyeghé Ndong (encouragé par la communauté Fang) réfléchit sérieusement à l’opportunité d’une candidature à la magistrature suprême, que Jean Ping peut compter sur sa Coalition pour la Nouvelle République (CNR), l’UN est comme tétanisée. « Elle fait du surplace », commente un politologue de l’UOB.
Guerre de succession larvée
Faute de stratégie dans la perspective de 2023, elle prend le risque d’être condamnée à jouer les seconds rôles dans l’opposition. Pour de nombreux militants, le président du parti, Zacharie Myboto, porte une lourde responsabilité. « Il s’est focalisé sur le combat pour la déclaration de la vacance présidentielle. Mais le débat est désormais caduque. Et pendant que nous, nous regardons derrière, les autres, eux, se projettent vers l’avant« , peste un responsable du parti.
Enfin, l’Union Nationale est depuis quelques temps dans une situation de guerre interne larvée. En effet, à 80 ans, le débat sur la succession de son président est officieusement ouvert. « Même si personne n’en dit mot publiquement, la question de la succession du président Myboto est dans toutes les têtes« , confirme un autre dirigeant du parti. Celle-ci oppose la fille du patriarche, Chantal Myboto, à l’ambitieux commissaire au Budget, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi. « Entre les deux, ces derniers mois, le torchon brûle. En attendant, le parti est comme paralysé », déplore un proche du président de l’UN.
Si Zacharie Myboto est bien vivant, il a de nombreux soucis à gérer. De quoi se faire des cheveux blancs. Mais à 80 ans, quoi de plus naturel.