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Gabon : Boukoubi à la place d’Ali Bongo ?
Publié le jeudi 14 mars 2019  |  Gabon Review
Faustin
© Autre presse par DR
Faustin Boukoubi , président de l’Assemblée nationale.
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Après la modification, en novembre 2018, de l’article 13 de la Constitution avec l’ajout d’un alinéa, la présidente de la Cour constitutionnelle envisagerait, selon la Lettre du Continent, un nouvel aménagement du même article de la loi fondamentale. Cet artifice «juridique» permettrait au président de l’Assemblée nationale d’accéder au fauteuil présidentiel et achever le mandat d’Ali Bongo. Une hypothèse ubuesque qui sonne comme un ballon d’essai pour les tenants du pouvoir chancelant et qui abiment la République.

S’achemine-t-on vers une nouvelle modification de l’article 13 de la Constitution ? Cette hypothèse est évoquée par La Lettre du Continent dans sa livraison du 13 mars. Selon la lettre d’information confidentielle, la présidente de la Cour constitutionnelle, actuellement sous la protection de plusieurs éléments de la Garde républicaine, «travaille à une modification de la constitution gabonaise» dans le but d’anticiper «un éventuel empêchement définitif d’Ali Bongo de gouverner».

Alors que l’article 13 de la Constitution dispose qu’en cas de vacance du pouvoir, le président du Sénat exerce provisoirement les fonctions du président de la République, la présidente de la Cour constitutionnelle souhaite redistribuer les cartes. Soutenue par Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet du président de la République, ou encore Pascaline Bongo, sœur aînée d’Ali Bongo, affirme le confidentiel, «Marie-Madeleine Mborantsuo devrait ainsi modifier l’article 13 du texte fondamental pour permettre au président de l’Assemblée nationale d’achever, si nécessaire, l’actuel mandat qui doit arriver à terme en 2023 en lieu et place de celui du Sénat».

L’information délivrée par La Lettre du Continent étonne par une incohérence (voulue ?) sur l’ambition de la révision de l’article 13 de la Constitution. Celle-ci suggère qu’en cas d’empêchement définitif d’Ali Bongo, il n’y aura plus de vacance du pouvoir, mais un simple remplacement du président de la République par celui de l’Assemblée nationale. Si l’idée prête à sourire, malgré son potentiel létal pour la République, elle s’exprime comme un ballon d’essai pour le pourvoir chancelant : préparer les Gabonais à une ablation «mortelle» de la Constitution, en supprimant le suffrage universel direct pour l’élection du président de la République. Est-il en effet légal et légitime qu’une personne élue député, soit-elle à 100%, pour un collège électoral de moins de 2 500 électeurs puisse prétendre poursuivre le mandat d’un président élu au suffrage universel direct ? Non ! Le député du 1er siège de Pana et du Caton Haute Lombo ne tient sa légitimité qu’à une poignée d’électeurs (1615 électeurs sur 2045) qui ne représente même pas 1% du collège électoral pour l’élection présidentielle (600 000 électeurs)

Et même si par extraordinaire cette révision de la Constitution, supposée être en préparation à la Cour constitutionnelle, arrivait à passer, elle ne pourrait logiquement être appliquée que pour le président qui entrera en fonction à l’issue de l’élection présidentielle de 2023. Dans cette hypothèse, le mandat du «remplaçant» devrait être aligné sur celui du chef de l’Etat.

Les atermoiements observables au sommet de l’Etat, les prétentions équivoques sur le fonctionnement des institutions ou encore les différents bonds de ballons d’essai suggèrent qu’Ali Bongo ne serait plus en mesure d’achever son mandat. Dans cette hypothèse, la sagesse recommanderait que celles et ceux qui ont reçu le mandat de protéger la Nation fassent preuve de probité politique, intellectuelle et morale pour la préserver de l’innommable. La transition politique est la meilleure voie pour sortir de l’impasse actuelle.
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