Il n’y a pas de problème de devises au niveau de la Banque des États de l’Afrique centrale. C’est ce qu’ont indiqué tour à tour, le ministre gabonais de l’Économie Jean-Marie Ogandaga et le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli.
«À la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), il manque désormais la signature d’Ali Bongo dans le compte principal du Gabon pour approvisionner le pays en devises». Cette rumeur amplifiée jour après jour laissait croire que le compte du Gabon à la Banque centrale est bloqué faute de la signature d’Ali Bongo, liée à son état de santé.
À l’issue d’une réunion avec le Premier ministre, le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli, et les représentants des banques installées au Gabon, le 11 mars, Jean-Marie Ogandaga, ministre de l’Économie, a dégonflé cette rumeur.
«Je crois savoir qu’il n’y a aucun problème ni problème de signature parce que c’est moi qui ai la signature à la Banque centrale», a-t-il déclaré. En sa qualité de ministre en charge de l’Économie, a-t-il indiqué, il est le seul habilité à engager l’État. Ni le président de la République ni le Premier ministre ne peuvent se prévaloir de cette qualité. Ceci, d’autant plus que, selon la rumeur, Ali Bongo, en convalescence à Rabat, n’a pas pu déléguer sa signature à quelqu’un d’autre pour signer les ordres de retrait sur le compte. «Notre compte à la Banque centrale, c’est moi qui suis habilité à le mouvementer», a-t-il insisté.
Jean-Marie Ogandaga a tout aussi voulu taire la rumeur concernant un manque de devises à la Banque centrale. «Il n’y a pas un problème de devises à la Banque centrale», a-t-il déclaré à la suite de l’institution financière qui, à travers un communiqué d’Abbas Mahamat Tolli le 7 mars, a démenti les informations relatives à la rareté des devises au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), en rapport avec une politique de rationnement entretenue par la Banque centrale.
«Ces rumeurs font état d’un rejet systématique et sans motif par la Banque centrale des demandes de transfert de fonds à l’étranger soumises par les banques», a relevé Abbas Mahamat Tolli, soulignant qu’elles «sont totalement infondées». Selon lui, la Beac a des avoirs en devises qui lui permettent de couvrir largement les besoins des économies de la Cemac en plus de la stabilité externe du franc CFA qui est confortable avec un taux de couverture extérieur établit à 62%.
Indiquant qu’à travers les banques, la Beac met à disposition les devises sollicitées quand les dossiers soumis sont conformes à la réglementation, il a invité par ailleurs les opérateurs économiques dont «les demandes seraient rejetées par les banques au motif de la rareté des devises», de saisir la direction nationale de la Beac de leur pays. La Beac a brandi la menace de sanctions si les rejets évoqués sont effectifs.