L’exposition «Gabonaises ! 12 témoignages pour changer notre regard» a été dévoilée au public, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Financée par l’Agence française de développement, elle donne l’aperçu de ce que la femme gabonaise endure sur le chemin de l’égalité des sexes.
Elles viennent des milieux différents. Elles ont des profils différents et définissent la femme de façon différente, mais elles partagent un idéal commun : avoir une société plus égalitaire. Elles ? Ce sont 16 femmes gabonaises à qui l’Agence française de développement (AFD) a donné la parole pour célébrer la journée internationale des droits des femmes, à travers une exposition axée sur la problématique de genre.
Seule ou en duo, ces Gabonaises ont donné 12 témoignages qui ont permis à l’AFD d’organiser une cette exposition pour nous pousser à changer «notre regard» sur l’effectivité de droits des femmes. Elle est faite de photographies réalisées par Bunny Claude Massassa une «talentueuse» artiste gabonaise qui devait «trouver des émotions, exprimer des messages clés par rapport à la place de la femme gabonaise dans la société», à travers des témoignages recueillis par Alix-Ida, une journaliste gabonaise.
Le vernissage a eu lieu le 8 mars à l’Institut français du Gabon (IFG), en présence de plusieurs personnalités gabonaises, de la directrice Gabon de l’AFD, Laetitia Dufay, de l’ambassadeur de France au Gabon, Philippe Autié. Les 16 Gabonaises estiment que les lignes doivent bouger pour tendre vers une société égalitaire. Car, «la femme ne constitue nullement un problème dans la société. Ce sont par contre les relations discriminatoires entre les hommes et les femmes qui doivent changer», ont-elles estimé par la voix de leur représentante Béatrice Moussavou, principale du Collège Georges Mabignath, à Libreville.
Celle qui a fait du décrochage scolaire de jeunes filles son combat, dans la quête de l’égalité des sexes, estime comme «ses camarades» qu’il y a encore au Gabon un plafond de verre qui limite les femmes à jouir de la plénitude de leurs droits. Les violences basées sur le genre, les relations conflictuelles entre femmes, la prégnance des stéréotypes culturels, la sexualisation des métiers, etc. constituent autant de matériaux qui consolident ce plafond de verre.
C’est d’ailleurs à juste titre que Phlippe Autié estime que «la liberté des jeunes filles et des femmes c’est notamment de choisir [ce qu’elles] veulent». S’il note que même en France, il y a encore du chemin à parcourir pour l’égalité femme-homme, il souligne que dans le cadre de la coopération France-Gabon, un intérêt particulier est accordé à ces enjeux à travers plusieurs canaux, notamment celui de l’AFD qui, en tant que banque de développement, met les moyens nécessaires.
«La préparation de l’exposition a été une expérience unique», a déclaré Laetitia Dufay qui dit avoir retenu chez ces femmes, la volonté «de lutter contre les discriminations quelles qu’elles soient, de briser les stéréotypes et de changer notre regard sur les femmes, que ce soit d’ailleurs le regard des hommes ou celui des femmes». A travers cette exposition qui se poursuivra au-delà de l’IFG, l’AFD souhaite contribuer à faire évoluer les mentalités. «Mais nous espérons aussi que d’autres acteurs s’empareront avec nous du sujet et que nous pourrons ensemble chercher, trouver et mettre en œuvre des solutions», a espéré la patronne de l’AFD au Gabon.
L’AFD a déjà réalisé un diagnostic sur le genre, mener des actions ponctuelles dans différents domaines (santé, éducation, etc.). Elle se dit prête à aller plus loin dans ces différents chantiers et compte sur l’implication affirmée des acteurs locaux.