Envahi par l’herbe, confronté à un manque stupéfiant de produits de premiers soins et à l’obsolescence du plateau médical, avec une dette abyssale de 85 millions de francs CFA d’arriérés des primes du personnel, le tout assorti la gestion réputée calamiteuse de David Angoue, son actuel directeur général, l’hôpital Paul Moukambi de Koula-Moutou court littéralement à son apocalypse.
L’hôpital régional Paul Moukambi de Koula-Moutou est au bord du précipice : Le personnel de la structure sanitaire a cessé toute activité professionnelle le 8 mars et barricadé toutes les issues de l’hôpital. La situation est consécutive à la non satisfaction des points de revendications du personnel, concernant notamment le paiement des primes – estimées à 85 millions de francs CFA -, à l’achat des produits de premiers soins et la bonne prise en charge des patients.
Au-delà de ces maux, l’hôpital manque de tout : plateau technique obsolète, manque de médicaments, absence de restauration des patients, envahissement de la structure sanitaire par l’herbe haute. Conséquence : enregistrement de décès en catastrophe ces derniers mois.
Selon le secrétaire provincial du Syndicat national du personnel de la santé et de la main d’œuvre non permanente (Synaps), «la situation s’est empirée sous la direction de David Angoue». Arrivé en 2015, «l’actuel directeur a trouvé 109 millions de francs CFA dans les caisses de l’hôpital dont 45 millions destinés à l’achat des véhicules de fonctionnement. Mieux, l’hôpital n’avait aucune dette vis-à-vis des fournisseurs», explique Emanuel Mouniengue.
Malheureusement, un après sa prise de fonctions, regrette le syndicaliste, «David Angoue a vendu le bus de transport en bon état sans l’avis du chargé du personnel». Plus grave, «l’actuel directeur de l’hôpital a fait disparaitre dans la nature une ambulance octroyée à l’hôpital par la coopération japonaise». L’hôpital ne dispose à ce jour que de «18 millions de francs CFA dans les caisses, versés récemment par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS)». Une somme insuffisante à la couverture de toutes les charges.
Le 1er février dernier, sous la supervision du gouverneur Françoise Dikoumba, une commission a été mise en place pour examiner les problèmes de l’hôpital afin de décrisper l’atmosphère. À cet effet, 8 millions de francs CFA ont été décaissés, de l’argent versé quelques semaines auparavant par la CNAMGS, pour l’achat de médicaments. Il se trouve, jusqu’à ce jour, qu’aucun médicament n’a été acheté. En dépit de la sonnette d’alarme du personnel, le directeur brille par son «arrogance et mépris vis-à-vis des agents les traitant d’hommes sans raison et irréfléchis. Plus grave, il demande au personnel d’aller se plaindre où ils veut et assure que rien ne lui arrivera».
Las de cette situation, le personnel a décidé de tout arrêter et de priver les membres de la direction de l’accès au sein de l’hôpital. Toutefois, un service minimum est assuré pour les cas d’extrême urgence. «La situation durera jusqu’à satisfaction intégrale des points de revendications», précise le représentant du Synaps.