Dans un communiqué diffusé ce jeudi 08 mars, le gouvernement s’insurge contre les sorties de « certains leaders de partis politiques, responsables syndicaux et membres de la société civile ». Il leur reproche, sans les nommer, d’appeler « à la désobéissance et à la rébellion contre les institutions de la République ». Mais de qui parle le gouvernement ?
C’est dans un communiqué lu en direct à la télévision et envoyé à la presse ce jeudi 08 mars que le gouvernement s’est insurgé contre les sorties des leaders politiques et syndicaux au Gabon. Selon la porte-parole du gouvernement, Nanette Longa-Makinda, des Gabonais se seraient rendus coupables d’incitation à la violence envers les institutions.
« Le Gouvernement de la République constate, pour le déplorer, que certains de nos compatriotes, leaders de partis politiques, responsables syndicaux, membres de la société civile, s’illustrent par des actes et des propos désobligeants à l’égard des personnalités politiques tout en appelant à la désobéissance et à la rébellion contre les institutions régulièrement établies », affirme-t-elle.
Face à des rassemblements que le gouvernement ne cite pas nommément, à l’instar des fauteurs de troubles, il tient tout de même à les mettre en garde. « Le Gouvernement, tout en garantissant à tous l’exercice des libertés fondamentales reconnues par la Constitution, tient cependant à rappeler que ces acquis de la démocratie sont encadrés par des règles constitutionnelles, législatives et règlementaires, notamment celles contenues dans la Loi sur les réunions et les manifestations publiques », précise le communiqué.
Et comme pour montrer qui dirige, il entend prendre des mesures coercitives. En effet, le porte-parole du gouvernement rappelle, sans surprise, que nul n’est au– dessus de la loi et que les contrevenants répondront de leurs actes. « Aussi, tient-il à mettre fermement en garde les auteurs de ces actes, qui sont de nature à troubler l’ordre public et la paix sociale ; et à les informer de ce que toutes nouvelles dérives de cette nature exposeront leurs auteurs aux poursuites judiciaires prévues en la matière pour que force reste à la loi », conclut le communiqué.
Par cette sortie inattendue du Gouvernement, compte tenu du caractère citoyen et pacifique des actions entreprises jusque-là par les acteurs politiques et de la société civile ces derniers jours, notamment « l’Appel à Agir de dix compatriotes » et la sortie du « Collectif citoyen », l’on est en droit de se demander de qui parle le gouvernement ? Qui sont ses leaders politiques ou syndicaux qui appellent à la désobéissance des institutions ?