La task force pour l'Afrique rurale a remis jeudi à Bruxelles son rapport final, un agenda agroalimentaire et rural pour la nouvelle "Alliance Afrique-Europe pour des investissements et des emplois durables", présentée par le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker dans son discours de 2018 sur l'état de l'Union.
Selon les recommandations de ce groupe d'experts africains et européens, l'Afrique et l'UE devraient développer un partenariat à trois niveaux : interpersonnel, interentreprises et intergouvernemental. Un dialogue multipartite serait ainsi institué à tous les niveaux, local tout d'abord, et permettrait un rapprochement entre les sociétés, les milieux d'affaires et les gouvernements d'Afrique et d'Europe.
Lancée en mai 2018 par la Commission européenne, la task force a été créée pour dispenser des conseils sur le renforcement du partenariat Afrique-Europe dans les domaines de l'alimentation et de l'agriculture. La Commission européenne assurera le suivi et la mise en oeuvre de plusieurs actions recommandées par ce groupe d'experts en vue de soutenir le développement du secteur agroalimentaire et de l'économie rurale en Afrique.
Se fondant sur certaines des recommandations à court terme formulées par la task-force, la Commission européenne commencera par mettre en application les projets suivants: programmes de jumelage et d'échanges entre organismes agricoles africains et européens; plateforme UA-UE sur le secteur agroalimentaire et pôles d'innovation. Ces pôles permettraient de regrouper des systèmes nationaux de recherche et d'enseignement supérieur, des agriculteurs, leurs organisations et des acteurs du secteur privé afin de faciliter, entre autres, l'innovation numérique et le développement des compétences.
Le rapport remis aujourd'hui marque un tournant dans le processus destiné à renforcer la coopération entre l'UE et l'Afrique dans le secteur agroalimentaire, en recensant quatre domaines d'action stratégiques à moyen et long terme : création d'emplois, action pour le climat, transformation durable de l'agriculture africaine et développement de l'industrie alimentaire et des marchés alimentaires en Afrique.
Pour rendre ce processus ouvert et inclusif, la Commission lancera une consultation en ligne afin de recueillir directement les réactions des parties prenantes africaines sur l'approche stratégique adoptée par la task force et sur l'état des lieux des échanges et de la coopération dans le secteur agroalimentaire entre les deux continents. De même que le rapport présenté aujourd'hui, les résultats de cette consultation seront pris en compte lors de la troisième conférence ministérielle UA-UE sur l'agriculture, qui devrait se tenir à Rome en juin 2019.
De même, la création d'un groupe de mise en oeuvre composé de représentants des ministères et du secteur privé en provenance d'Afrique et de l'UE permettra un suivi efficace. Le groupe sera présenté lors de la conférence ministérielle de Rome. F