L’auteur du livre «Au Service du Gabon» était malade depuis quelque temps. Il est décédé dans la nuit de dimanche au lundi 4 mars 2019 à Libreville, à l’âge de 90 ans, après avoir servi le Gabon aussi bien au gouvernement, aux premières loges de la diplomatie, qu’à l’Assemblée nationale comme député de l’opposition.
L’annonce de la mort de Bonjean-François Ondo, par sa famille, a été faite tôt ce matin à Libreville. Il souffrait d’un diabète pernicieux. Ce grand serviteur de l’Etat avait été vu en public la dernière fois en juin et juillet 2016 lorsque, avec d’autres «voix qui ont compté dans le pays» – notamment, Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé, Paul Mba Abessole et Paul Malékou – il avait lancé, au nom du «Collectif des anciens, cadres, dignitaires et notables de la République», un appel à la classe politique pour «l’organisation d’une élection présidentielle honnête et crédible afin d’éviter des lendemains douloureux au pays».
On ne le revit plus sur la scène publique depuis lors. Une scène publique qu’il avait occupée durant plus de quarante années. Dans les années 1968-1970, il sert comme ambassadeur On ne le revit plus sur la scène publique depuis lors. Une scène publique qu’il avait occupée durant plus de quarante années. Dans les années 1968-1970, il sert comme ambassadeur constitutionnelle) et à la Grande Chancellerie des Ordres nationaux. Puis, lors de la Conférence nationale, il choisit d’aller y participer comme membre du Mouvement de redressement national (Moréna) dont il deviendra un des députés, sur le siège d’Oyem, à partir d’avril 1990.
Ce fils de Jean-François Ondo, lui-même ministre de la République sous Léon Mba et grand notable du clan Nkodjé d’Oyem, aimait les anecdotes. Il aimait à raconter à ses proches que, alors qu’il occupait les fonctions d’ambassadeur du Gabon en Allemagne, il avait été nommé membre du gouvernement un 1er avril, et il crut que c’était un poisson d’avril… Il fallut que Léon Mébiame, alors vice-président du gouvernement, le lui confirme au téléphone pour qu’il se décide à quitter la capitale de la République fédérale d’Allemagne pour Libreville. Il disait avoir beaucoup aimé les fonctions de ministre chargé des Relations avec le Parlement où il avait aimé le contact avec les élus du peuple. Il aimait aussi à raconter ses échanges, parfois peu amènes, avec Richard Nguéma Békalé, autre dinosaure woleu-ntémois de la vie politique gabonaise. Il disait là aussi tout le rôle qu’avait joué l’ancien Premier ministre, Léon Mébiame, pour rapprocher les deux frères Oyémois.
Bonjean-François Ondo, qui part à 90 ans, aura eu une vie politique bien remplie. Ministre, ambassadeur, député, membre de diverses institutions de la République, ce grand serviteur de l’Etat était «heureux d’avoir servi son pays avec honneur, loyauté et dignité». Il le dit dans son livre «Au Service du Gabon», écrit il y a une quinzaine d’années. Il s’agit d’un livre-témoignage qu’il laisse pour les générations actuelles et futures.