Elle a été découverte dans un entrepôt chinois au port à bois d’Owendo, près de Libreville.
Une importante quantité de Kévazingo transformée, espèce strictement interdite d’exploitation, et plusieurs autres essences sous forme de grumes ont été saisies au port à bois d’Owendo, dans un entrepôt chinois.
Le jeudi 28 février 2019, le port d’Owendo va être sous les feux des projecteurs avec la découverte, dans l’entrepôt de la société YUNTUNG international, d’environ mille mètres cubes de Kévazingo. Cette importante quantité de Kévazingo transformée a été découverte par les agents des douanes. Il en reste encore une grande quantité non dénombrée, destinée à l’exportation.
Plus de 90% de l’entrepôt de ladite société est rempli de cette essence interdite d’exploitation et d’exportation depuis 2018, conformément au décret 00099/PR/MFE du 19 mars 2018 portant mise en réserve du kévazingo.
Le contrôle de la détention des marchandises prohibées par les agents des douanes a également permis de constater le chargement de grumes de plusieurs essences de bois dans des containers. Entre autre, le Padouk et l’Okoumé ont été trouvés en équarris (grumes rendues carrées) dans l’entrepôt de la société 3C Transit, ancien entrepôt de la société Satram.
Ceci va à l’encontre des mesures prises par les autorités gabonaises depuis 2010 sur l’interdiction de l’exportation du bois sous forme de grumes, ou de bois insuffisamment transformé. L’idée est de pouvoir satisfaire la transformation locale du bois au Gabon. Or, la tendance actuelle, au regard des illégalités constatées, constitue un manque à gagner pour l’Etat.
Dans l’enceinte de la société YUNTUNG, les méthodes de dissimulation de cette essence prisée ont été découvertes dans plusieurs containers déjà empotés et prêts à l’export, appartenant à la société chinoise ZHEN YUAN. Il s’agit manifestement de fausses déclarations, au regard du contenu des feuilles de spécification et du certificat d’empotage qui mentionnent seulement l’Okoumé. Or, derrière l’Okoumé déclaré, se trouve au fond du container le Kévazingo.
L’opération PRAESIDIO, impulsée par l’Organisation mondiale des douanes, mène depuis plusieurs semaines, des contrôles et des investigations relatives aux espèces animales et végétales menacées d’extinction (CITES) dans tout le Gabon. La douane gabonaise qui conduit cette opération est accompagnée des agents des Eaux et Forêts, des parcs nationaux, de la police judiciaire et des juristes de l’ONG Conservation justice.
Les manœuvres frauduleuses et flagrantes de ce scandale ont attiré l’attention du Procureur de la République qui s’est immédiatement rendu sur les lieux. Plusieurs interrogations méritent d’être posées sur l’origine de ce bois ainsi que les complicités autour de ce grand scandale.
Messieurs LU GULIANG, le responsable de la société YUNTUNG internationale, LI ZHIJUN, responsable de la logistique et OROCK BYE, le chef du personnel, ont été arrêtés. Ils sont actuellement en garde à vue.
Aucun document n’a été présenté aux agents lors de la première perquisition concernant les lots de Kévazingo qui appartiendraient aux sociétés Super bois du Gabon et Z et W. C’est donc en violation des dispositions de l’article 5 de l’arrêté 132 portant sur les normes de classifications des produits forestiers destinés à l’export, des articles 275 et 279 du code forestier et des articles 51, 290 et 407 du code de douane CEMAC, que toutes les personnes concernées dans cette affaire devront répondre.