A la faveur d’un séjour express au Gabon, Christine Bories, président directeur du groupe Eramet, a rencontré les autorités gabonaises, le 26 février à Libreville. Plusieurs projets de développement pour l’année 2019 ont été déclinés. Ils tourneront autour de l’amélioration du chemin de fer et l’augmentation de production de manganèse.
Christine Bories a quitté Libreville le 28 février au soir. Lors de son bref séjour au Gabon, le président directeur du groupe Eramet a rencontré, au cours d’un cocktail donné le 26 février, de nombreuses autorités gabonaises, des diplomates et des représentants d’organisations internationales. Face à ce beau parterre, aux membres du groupe et aux équipes de direction de Comilog et Setrag, Christine Bories a présenté le bilan annuel des activités des filiales de son groupe au Gabon. Par la même occasion, elle a égrené les projets de développement «ambitieux» que le groupe entend lancer au Gabon, à travers l’amélioration du chemin de fer et l’augmentation de production de manganèse.
Bilan 2018 et projection pour 2019
Fort d’une présence de 30 ans au Gabon avec Comilog et Setrag, l’«empreinte industrielle [d’Eramet] dans le pays est solide et est en phase avec l’ambition stratégique du Gabon». Les filiales gabonaises du groupe offrent 3000 emplois directs et plusieurs centaines d’emplois indirects et induits dont 98% sont Gabonais. La contribution du groupe à l’économie gabonaise s’est élevée à plus de 2000 milliards de francs CFA l’année dernière, «si on considère les salaires, achats, impôts et autres», a indiqué Christine Bories. Explicitant un peu plus les choses, elle a laissé entendre que le groupe Eramet a réalisé «près de 650 milliards de francs CFA d’investissements dont plus de 450 milliards de francs CFA sur la mine mais aussi dans la traitement et la transformation de minerais avec deux usines et environ 170 milliards de francs CFA pour entretenir le chemin de fer et le matériel ferroviaire de la Setrag».
Dans ce contexte, la production de manganèse est passée de 3,6 millions de tonnes deux années auparavant, à 4,3 millions de tonnes en 2018. Ces nouveaux records dans la production minière ont été rendus possible par plusieurs réalisations sur les installations. En dépit des perturbations liées aux travaux de rénovation des voies et gares, les transports de frets, bois et containers sont également en hausse. Le groupe ne compte pourtant pas dormir sur ses lauriers. Car, selon la patronne d’Eramet, 2019 sera l’année de l’accélération des projets de développement au Gabon. Ce qui lui permettra de contribuer à la diversification de l’économie gabonaise afin de construire, avec les autorités, une alternative à l’économie du pétrole. «Dans cette perspective, le projet d’extension de Moanda permettra d’augmenter de plus de 50% le volume de manganèse au Gabon et produire 7 millions de tonnes à l’horizon 2023», a expliqué Christine Boris.
Ces projections sont rendues possibles par le développement, pour un investissement de plus de 600 millions d’euros (plus de 395 milliards de francs CFA), du plateau d’Okouma en parallèle à celui de Bangombe, actuellement exploité, même si la décision finale interviendra après le bouclage des études techniques et économiques, dans quelques mois. «Sur cette base et sans investissement significatif l’objectif de production en 2019 s’élève dores et déjà à 4,5 millions de tonnes de minerais de manganèse».
Augmentation des capacités du chemin de fer
Il va pourtant falloir évacuer cette production en hausse annoncée. Ce qui met le groupe face à un autre challenge : «L’augmentation de la capacité de transport de la Setrag pour faire face à la croissance de Comilog et au projet de développement des autres utilisateurs du chemin de fer», explique le boss d’Eramet non sans préciser que ce défi est au centre des préoccupations du groupe.
Christine Bories ne doute pas un seul instant de ce que «la qualité du partenariat qui lie Eramet au Gabon lui permettra de réunir dans les prochains mois, les conditions nécessaires au lancement de ce projet si important pour la croissance du groupe et pour le développement économique du pays».
De nombreuses autorités et personnalités publiques gabonaises prenaient part au cocktail ayant permis de décliner ces perspectives, parmi lesquelles le vice-président de la République, Pierre-Claver Maganga Moussavou ; Emmanuel Norbert Tony Ondo Mba, le ministre de l’Eau et de l’Énergie ; Franck Nguéma, le ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre des Forêts et de l’Environnement chargé du Plan climat. Il y avait également les secrétaires généraux de la Primature et du Gouvernement, de nombreux membres de la haute administration ainsi que des directeurs généraux (SEEG, Bicig, UGB, BGFI, CDC), et des diplomates dont l’ambassadeur de France au Gabon ou le représentant de la Banque mondiale.