Avec un taux de chômage considéré à près de 30%, le Gabon, via les récentes mesures portant suppression du Fonds national d’aide sociale (FNAS), le Conseil gabonais des chargeurs (CGC) et le Comité de privatisation, marque le pas. Ces suppressions d’entités mettent au chômage des Gabonais, les plongeant un peu plus dans la précarité.
«On est désormais loin du rêve caressé d’un avenir en confiance où il règnerait l’égalité», ce sont en résumé les mots des agents rencontrés tôt ce mercredi matin dans les administrations frappées par la mesure de suppression d’entités prise au terme du Conseil des ministres du mardi 26 février 2019.
Le communiqué final sanctionnant le premier Conseil des ministres présidé par le président gabonais, de retour de Rabat au Maroc où il poursuit sa convalescence, annonce la suppression du Bureau de coordination du plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE) et le transfert du patrimoine, des missions et attributions au Secrétariat général du gouvernement (Primature).
Au même titre, le Fonds national d’aide sociale (FNAS), entité créée pour assurer, à titre exclusif, de la collecte, de la centralisation et l’attribution de l’aide sociale. Une aide sociale pensée, qui rentrait dans le cadre de la mise en œuvre du volet II de la Stratégie d’investissement humain du Gabon (SIHG). L’établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité juridique, qui donnait du sourire aux Gabonais économiquement faibles via le financement des activités génératrices de revenus ferme, faute de managers assermentés.
Le Conseil Gabonais des Chargeurs (CGC), dirigé par Liliane Nadège Ngari, nommée Secrétaire général du ministère des Hydrocarbures, n’a pu échapper à la règle de suppression. On assiste à un transfert de son patrimoine, de ses missions et attributions à l’Office des Ports et Rades du Gabon.
La suppression du Comité de Privatisation, lequel était chargé d’assister la commission interministérielle de privatisation dans l’exécution technique de l’ensemble des mesures relatives à la réalisation du programme de privatisation, laisse dubitatif l’ensemble des salariés licenciés pour des raisons économiques ou non. C’est l’entité auprès de laquelle ils parvenaient à avoir les informations ayant trait à la liquidation de leurs droits.
Même si tous les agents permanents de l’Etat concernés par ces suppressions sont remis à la disposition de leurs administrations d’origine et que le communiqué final sanctionnant ledit conseil des ministres spécifie que la gestion de tous les agents régis par le Code du travail se fera conformément aux lois et règlements en vigueur, des questions demeurent. Avec un taux de chômage considéré à au moins 30%, on est à même de se poser des questions au regard de la conséquence et de la psychose nées dans les foyers gabonais du fait de ces suppressions.
Le malaise ressenti dans l’opinion, victime entre autres desdites mesures, laisse perplexe d’autant qu’il s’agit de milliers des personnes qui se retrouvent au chômage. C’est-à-dire sans emploi, sans rémunérations, vivant dans l’indignité voire dans la précarité. Toute chose qui serait en déphasage avec un certain discours, qui voulait que l’égalité des chances soit une réalité pour tous.
Même si, au fond, une certaine opinion reconnait la nécessité pour l’exécutif d’œuvrer en faveur de la suppression entérinée en Conseil des ministres des entités citées ; en vue d’une rationalisation des établissements publics personnalisés, conformément aux orientations du Plan de relance de l’économie.