Outre l’apprentissage des codes et clés d’écriture, le moment a été mis à profit, ce mardi, par les participants pour dresser un réquisitoire contre les maux qui minent la bonne pratique du journalisme au Gabon.
Parce que la question pose quelques problèmes chez les journalistes débutants, et parce que la formation continue est exigée, même pour les plus anciens, l’écriture journalistique fait l’objet d’un séminaire de deux jours depuis ce mardi matin, à la Maison Georges Rawiri de Libreville, siège de Gabon Télévisions.
La rencontre est organisée par l’Organisation des patrons de médias du Gabon (Opam), en partenariat avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Elle a vu la participation d’une pléthore de journalistes, ainsi que des invités, dont la Haute autorité de la Communication (HAC), représentée par un Conseiller-membre.
Si l’objectif des organisateurs était de contribuer à l’amélioration des rendus journalistiques, ce séminaire a servi, par ailleurs, à penser les problèmes - endogènes et exogènes - qui minent la pratique du journalisme dans notre pays. Parmi ceux-ci, des lois encore assez liberticides, un soutien jugée insuffisant des pouvoirs publics vis-à-vis des médias, l’urgence de véritables entreprises de presse, les besoins de formation, ou encore la précarisation du professionnel des médias.
Sur ce plan, le président de l’Opam, Guy-Pierre Bithege, a rappelé que si l’écriture journalistique c’est le BA BA du journalisme, cette écriture peut être noyée par l’environnement (politique, social, économique, etc.) au sein duquel le journaliste évolue. C’est le cas lorsque les besoins primaires de ce professionnel ne sont pas satisfaits. «Quelqu’un qui ne sait pas ce que lui et ses enfants vont manger aujourd’hui peut-il bien écrire ? Quelqu’un qui est obligé de sortir tôt le matin et rentrer tard le soir pour fuir son bailleur peut-il bien écrire ? Quel résultat son employeur et la société peuvent-ils attendre de lui ? Et si à côté, on lui brandissait une enveloppe kaki bien garnie, va-t-il longtemps résister à la tentation alors que son morale est au plus bas à cause de ses charges qui deviennent insupportables ?» s’est-il interrogé.
L’homme embrayait ainsi sur l’éthique, la déontologie, et le respect des codes d’écritures qui doivent demeurer vissés au corps du journaliste, en dépit de toutes ces difficultés.
Les représentants de la CNSS, Gervais Bouanga Ngoma, et de la HAC, Abel Mimongo, se sont réjouis de ce séminaire qui va dans le sens «du renforcement des capacités d’un corps de métier qui fondent la vitrine et la réputation de notre pays».
Le séminaire s’est poursuivi avec des exposés autour des thèmes tels que «Le journalisme d’investigation», ou «Les droits et devoirs des journalistes», présenté par Célestin Nguéma Obame.