Réunis le week-end écoulé à Libreville, les enseignants regroupés au sein de la Convention nationale des syndicats du secteur Education (Conasysed) ont menacé d’entrer en grève générale dès ce mardi 26 février, si jusqu’à ce lundi à minuit les situations salariales et administratives, en attente, de leurs collègues ne sont pas régularisées.
«Faut-il encore croire que l’administration gabonaise peut résoudre les problèmes de l’agent public, surtout si cet agent public s’appelle enseignant, sans que ce dernier ne se mette debout ? Nous pensons que la lutte devient pour l’enseignant gabonais sa façon de survivre à l’injustice. Car comment comprendre que depuis le 7 février 2019, date à laquelle nous avons fait un communiqué de presse pour susciter la réaction du gouvernement quant aux situations de centaines d’enseignants sans salaire depuis 2015, ce gouvernement ne semble pas bouger le petit doigt ? Est-ce à dire que nous ne sommes pas des citoyens qui méritons une considération de la part de ces gouvernants?»
C’est par ces mots incisifs qu’a débuté la conférence de presse conjointe tenue le week-end écoulé, par les enseignants de la Convention nationale des syndicats du secteur Education (Conasysed) et leurs jeunes collègues des promotions 2015-2016 de l’Institut national de la jeunesse et des sport (INJS), l’Ecole nationale des instituteurs (Eni), l’Ecole normale de l’enseignement supérieure (ENES) et l’Ecole normale de l’enseignement technique (Enset).
Ces derniers, se sentant «humiliés, maltraités, torturés, et chosifiés», laissent «jusqu’à ce lundi minuit» au gouvernement pour trouver «une solution sans pression» à leurs revendications. Au-delà de cette date, «nous mènerons des actions d’envergure qui doivent nous amener à arracher à n’importe quel prix notre dignité méconnue jusqu’à ce jour et nos salaires», ont-ils avancé.
Les enseignants ont clos leur conférence de presse en se fixant rendez-vous pour ce mardi, à l’esplanade de l’église Sainte-Marie de Libreville. Visiblement pour initier une fronde bien plus radicale que celle menée depuis trois semaines par les promotions 2015-2016.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation de ces agents, comme celles de plusieurs autres fonctionnaires en attente de situations administratives, fait couler actuellement beaucoup d’encre et de salive.
Au lendemain de sa prise de fonction, le Premier ministre, Julien Nkoghé Békalé, avait manifesté sa volonté de voir la situation des enseignants grévistes réglée, en recevant leur ministre de tutelle.
Quelques jours plus tard, ce sont les présidents de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, et du Conseil économique social et environnementale, René Ndemezo’Obiang, qui lui emboîtaient le pas, en appelant à la résolution des questions salariales et administratives des agents de l’Etat.