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Affaire Ndagui : Le ROLBG dénonce un recul pour la démocratie
Publié le lundi 25 fevrier 2019  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Le siège du ROLBG
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Une «détention arbitraire». C’est ainsi que le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) a qualifié la condamnation de Marie-Claudette Ndagui, qui a écopé de huit mois d’emprisonnement ferme et quatre mois de sursis, pour des propos outrageux à l’endroit du procureur de la République.

Le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) apprécie très peu la condamnation de Marie-Claudette Ndagui et l’a fait savoir, le 22 février à Libreville.

«Je voudrais marquer ici mon indignation face à l’arrestation d’une femme de 65 ans, une mère de famille, une personnalité connue et engagée dans la société civile», a affirmé le président du ROLBG. «Quel que soit le motif, incarcérer un leader de la société civile constitue un recul pour la démocratie, une entrave à l’expression démocratique», a regretté Georges Mpaga.

La présidente de l’ONG Agos a été condamnée le 18 février par le Tribunal de Libreville, huit mois d’emprisonnement ferme et quatre mois de sursis. Le leader de la société civile a également écopé d’une amende de 10 millions de francs CFA à verser au procureur de la République, Olivier Nzaou. Une plainte de ce dernier pesait sur la dame de 65 ans pour outrage à magistrat, injures publiques, diffamation et atteinte à l’honneur.

Marie-Claudette Ndagui avait notamment tenu un point presse sur les abus et malversations du parquet de Libreville, du procureur de la République et de certains agents de force de l’ordre. «Olivier Nzaou est un voleur, j’en ai la preuve. Il est à la tête d’un vaste réseau de corruption comprenant ses substituts, la mairie de Libreville et le commissaire de police de Belle-Vue», avait-elle affirmé.

Pourtant, le ROLBG trouve quand même des circonstances atténuantes à la présidente d’Agos. «Même si madame Ndagui a tenu des propos discourtois vis-à-vis du procureur de la République, cela ne justifie pas une telle sanction. En tant qu’acteurs de la société civile, nous disons qu’elle a subi ici un jugement et une sanction disproportionnés qui constituent pour nous, la mise en évidence d’une atteinte à la liberté d’expression. Elle a le droit de s’exprimer, de dire des choses, de dénoncer lorsque les choses vont mal, lorsque la justice ne fonctionne pas. Nous savons que dans ce pays, la justice est décriée et impliquée dans beaucoup de scandales», a déclaré Georges Mpaga.

Dénonçant une «détention arbitraire», la plateforme associative a appelé à une «une mobilisation générale pour la militante des droits de l’Homme».
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