Dans les prochains jours, sera déposée sur la table du Premier ministre la proposition de «redressement» de la Société gabonaise de transport (Sogatra), dont l’audit réalisé par le cabinet Deloitte a révélé plusieurs incohérences et l’existence de fraudes faisant de l’entreprise une des plus voraces du service public.
C’était devenu inévitable au risque de voir la société fermée et son personnel contraint au chômage à la suite d’un plan social. La Sogatra subira bel et bien une sorte de «redressement» dans les mois qui viennent. Si l’information n’est pas encore officielle, elle devrait l’être dans les prochains jours, notamment avec la présentation au Premier ministre d’un plan de redressement basé sur l’audit réalisé ces dernières semaines par le cabinet Deloitte. Audit ayant révélé plusieurs incohérences dans le fonctionnement de l’entreprise de transport et l’existence de fraudes faisant d’elle une des plus voraces du service public.
Empêtrée dans des difficultés financières depuis trois ans au moins, la Sogatra subirait le contrecoup de sa pléthore de services au sein de certaines directions, si l’on en croit le conseiller en communication du ministre des Transports et de la Logistique. À elle seule, la structure renfermerait, selon Edgard Nziembi Doukaga, «13 services et unités rattachés à la direction générale, 12 à la direction technique et maintenance, 42 à la direction administrative et financière».
À Sogatra où «chacun des directeurs et chefs de service [est] doté d’un personnel de cabinet», d’autres bizarreries n’ont pas échappé aux auditeurs. Leur premier rapport présenté, vendredi 22 février, à Justin Ndoundangoye révèle l’existence de plusieurs employés fictifs, dont certains seraient déjà en retraite ; celle d’agents ayant rectifié leur âge pour échapper à la retraite ainsi que l’existence de faux agents décédés. Certains fonctionnaires de la boîte seraient également en situation de «double rémunération par l’entité et la solde», alors que les recettes réalisées semblent faire l’objet de «prédation» de la part de certains responsables.
Pour tenter d’y mettre fin, le ministre des Transports et de la Logistique et le cabinet Deloitte préconisent des mesures aussi fortes que définitives : «la fonte de certaines directions et plusieurs services, la suppression de plusieurs postes et primes injustifiées, la réhabilitation du parc automobile, le montage d’une unité de réparation et de maintenance, l’installation d’un système fiable d’information et de comptabilité pour mieux tracer les recettes d’exploitation, etc. », rapporte sur sa page Facebook, samedi 23 février, Edgard Nziembi Doukaga.
Pour l’aspect lié à la réhabilitation du parc automobile de la Sogatra, le conseiller en communication de Justin Ndoundangoye informe que «depuis deux semaines, une équipe de techniciens du fournisseur brésilien Marco Polo procède à un diagnostic complet et évalué de la centaine de bus récupérables». S’approche-t-on vers une sortie de crise dans cette société ? On veut y croire.