Pour sa première sortie depuis sa prise de fonction à la tête du Conseil national de la communication (CNC), le 18 mars dernier, Jean François Ndongou s’est voulu plutôt sensibilisateur, alors qu’on le prédisait père fouettard à son arrivée à la maison de la régulation des médias.
Le Conseil national de la communication a tenu sa première séance plénière extraordinaire, sous la présidence de Jean François Ndongou, le 16 mai dernier, avec pour seul point inscrit à l’ordre du jour : «l’analyse du contenu des médias». Un exercice nouveau pour l’ancien premier flic du Gabon, devenu régulateur des médias.
Alors qu’on s’attendait à des fortes sanctions pour sa première sortie du genre, Jean François Ndongou a opté pour la mise en demeure de cinq titres et une invite à ces derniers au ressaisissement. Les conseillers membres du CNC se sont en effet offusqués de relever avec regret que, nonobstant les auditions des directeurs des publications L’Aube, Le Soleil, La Griffe et Le Scribouillard, et les engagements pris par les responsables du journal Faits Divers, ces journaux continueraient d’enfreindre le code de la communication dans le traitement de certains sujets.
Il est reproché à L’Aube, Le Soleil, La Griffe et Le Scribouillard, leur traitement de certains sujets liés à la nationalité de certains hommes politiques, récemment devenus opposants. Entre autres, Jean Ping et Jacques Adiahénot. L’hebdomadaire Faits Divers, est quant à lui indexé pour le non-respect de la présomption d’innocence, la publication d’images choquantes de personnes assassinées, accidentées ou pendues, et le choix de ses angles d’écriture, jugés problématiques.
Tout en reconnaissant que l’exercice de la presse est libre en République gabonaise, «le CNC fait obligation aux journalistes de respecter l’ordre public, la liberté et la dignité des citoyens», rappelle le communiqué final de la séance plénière extraordinaire qui met en garde contre tout traitement contraire du sujet relatif à la «nationalité», souvent en violation de l’article 28 du code de la communication qui proscrit à tout journaliste l’insinuation malveillante et l’injure. Selon le CNC, tout récidiviste «sera sanctionné avec la dernière énergie selon les dispositions du code de la communication».