Libreville – Le président de la commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), Pr Daniel Ona Ondo convoque sous peu un colloque international pour statuer sur l’avenir du Franc de la coopération française d’Afrique (FCFA), dont plusieurs intellectuels et certains dirigeants africains à l’instar du Président tchadien Idriss Deby, appellent à la souveraineté monétaire de la zone franc.
« Pour relancer la machine à la zone franc, si on estime à tort ou à raison qu’il faut sortir du franc CFA, qu’il faut sortir des relations avec la France, c’est en toute souveraineté et en toute conscientisation, il ne faut pas qu’on le fasse par des coups des têtes », a déclaré M. Ona Ondo dans un entretien réalisé par une chaîne camerounaise.
Economiste de formation, l’ancien premier ministre gabonais préconise la prudence et appelle à l’élaboration d’une « stratégie monétaire » fiable des 14 pays membres de la zone franc, dont 6 localisés en Afrique centrale.
Les pourfendeurs du FCFA dénoncent le « compte d’opérations », qui représente 50% des richesses (devises) produites par chacun des 14 pays africains, mais domiciliées au trésor français. Ce compte limiterait la marge des manœuvres de ces Etats, d’où leur sous-développement chronique par rapport à d’autres pays africains, dit-on.
« Nous avons aujourd’hui au niveau du conseil d’administration de la banque centrale, trois français qui siègent avec nous et qui ont le droit de veto ; alors où est la souveraineté monétaire dans ça ? Comment voulez-vous que l’Afrique francophone se construise dans cette situation ? », a dénoncé sous forme d’interrogations récemment dans un entretien à TV5 le président tchadien Idriss Déby.