Le mercredi 20 février 2019, la capitale économique gabonaise, Port-Gentil a connu une étincelle née du mouvement d’humeur des agents de la société Satram, qui ont dit avertir le Gouvernement quant aux éventuels dérapages qui adviendraient si dans les 24 heures il ne met pas un terme aux ponctions récurrentes de 2 milliards de F CFA sur les avoirs de l’entreprise, paralysant son fonctionnement et laissant les travailleurs sans salaires.
Les employés de Satram Port-Gentil ont déclenché, mercredi, un mouvement d’humeur. Ce soulèvement fait suite au prélèvement de près de deux milliards de F CFA, par le gouvernement, dans les avoirs de l’entreprise, toute chose qui rend difficile son fonctionnement non sans impacter sur la vie des travailleurs. Selon le représentant des employés de l’entreprise, Nicaise Edzang, ces 2 milliards auraient permis de régler bien des problèmes au sein de l’entreprise.
«Il est inconcevable que le gouvernement gabonais puisse prélever une telle somme dans le compte de l’entreprise Satram, dans la mesure où cette entreprise n’a jamais travaillé avec l’État. Il a par ailleurs indiqué qu’aujourd’hui, le gouvernement pose des actes qui ne sont pas de nature à garantir la paix sociale tant prônée par le chef de l’État. Il s’agit d’un montant qui aurait pu faciliter le paiement des arriérés de salaires des personnels», a indiqué Nicaise Edzang.
Pour exprimer leur mécontentement, les agents manifestants ne sont pas allés de main morte. Ils ont initié un tour de ville avec leurs camions et engins élévateurs, comme l’indique un des employés. «Nous disons trop, c’est trop ! Le gouvernement doit arrêter le jeu qu’il est en train de jouer. C’est pour cela qu’aujourd’hui nous nous levons. Nous avons mobilisé tous nos camions, tracteurs, grumiers, et autres pour leur montrer notre détermination. Nous leur donnons 24 heures pour qu’ils trouvent une solution. Dans le cas contraire, nous allons barricader toute la zone portuaire et paralyser ainsi l’activité de toutes les autres entreprises», a-t-il insisté.
Pour rappel, Satram s’est vu ponctionner 2 milliards de francs CFA d’avoirs au prétexte d’une dette envers l’Etat, dans le cadre des fêtes tournantes (fête de l’indépendance du Gabon). Elles avaient eu lieu en 2009 dans deux provinces, le Moyen-Ogooué et l’Ogooué-Maritime dont Port-Gentil, où est le siège de l’entreprise Satram.