Interpellé sur le rachat par l’État des parts de Veolia dans la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), notamment le déroulé des négociations et le coût de la transaction, le ministre de l’Eau et l’Énergie a botté en touche, se contentant d’évoquer un accord transactionnel relevant des «clauses de confidentialité».
Comment se sont déroulées les négociations ? Combien l’Etat a-t-il déboursé d’argent ? Autant de questions suscitées par l’annonce officielle du rachat par l’État gabonais des parts de Veolia dans la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Des interrogations sur lesquelles le ministre de l’Eau et l’Énergie a également entretenu le mystère, dans une interview accordée à L’Union du 21 février.
«Les conditions de la négociation sont couvertes par le sceau de la confidentialité. Cela est fréquent en pareil cas. Ce qu’il faut retenir, c’est que les parties n’ont jamais abandonné l’idée d’un règlement à l’amiable de leur différend, en dépit de la procédure initiée devant le Cirdi (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements, ndlr)», a confié Tony Ondo Mba.
Dans l’air du temps depuis plusieurs mois, l’accord entre la multinationale française et l’État gabonais a été entériné le 18 février, par «un protocole transactionnel qui prévoit le transfert de 51% des actions de la SEEG détenues par Veolia Africa à la Société de patrimoine du service public de l’eau potable, de l’énergie électrique et de l’assainissement». Rien n’a cependant filtré sur le montant de ce protocole transactionnel.
Toutefois, l’on estimait à 45 millions d’euros (plus de 29,5 milliards de francs CFA), le montant des 51% des participations de Veolia dans la SEEG. Ce que n’a ni confirmé ni infirmé le ministre de l’Eau et l’Énergie. «Le coût de rachat fait également partie de la confidentialité de l’accord transactionnel. L’État gabonais ne peut donc le révéler, sous peine de violation des dispositions de l’accord. Idem pour Veolia», a déclaré Tony Ondo Mba.
Le membre du gouvernement a cependant confirmé la décision des deux parties de renoncer réciproquement à toute action judiciaire liée aux conditions de résiliation brutale de la concession. «S’agissant d’un accord transactionnel, les parties ont renoncé de façon définitive et irrévocable, à toutes les prétentions entre elles et, notamment, à poursuivre la procédure devant le Cirdi, sous réserve, bien entendu, de l’application effective des dispositions de cet accord», a-t-il affirmé.
Par ailleurs, après le retour la SEEG dans l’escarcelle de l’Etat, quel sera l’avenir de la SEEG ? Le modèle actuel sera-t-il maintenu ou alors la société sera-t-elle à nouveau privatisée ? Pour le ministre de l’Eau et l’Énergie, «l’État gabonais va donner le temps nécessaire pour faire un état des lieux précis et exhaustif de la situation de la SEEG, ainsi que du secteur, afin d’opter, in fine, pour le modèle économique permettant de répondre au mieux aux attentes de nos populations. À ce stade, toutes les options sont sur la table. Nous n’écartons d’emblée aucune piste».
En attendant, la SEEG est gérée par la Société de patrimoine du service public de l’eau potable, de l’énergie électrique et de l’assainissement. «L’État veillera à ce que les règles de bonne gouvernance soient appliquées, et que l’intérêt général soit conservé», a conclu Tony Ondo Mba.