Alors que l’opposant soutient avoir reçu une invitation à se rendre au siège de l’ONU à New York dans le cadre d’une réunion prévue fin décembre, beaucoup émettent des doutes sur l’existence réelle de cette invitation.
L’affaire vire à la polémique. Dans une interview le 15 février dernier à la radio allemance Deutsche Welle, Jean Ping avait affirmé avoir reçu une invitation à se rendre à l’ONU à New York en fin d’année dernière pour assister à une réunion.
L’opposant avait également à cette occasion accusé le ministère de l’Intérieur gabonais, mais également le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale et chef de l’Unoca, François Louncény Fall, d’avoir gardé par devers eux cette invitation que l’intéressé n’aurait donc jamais pu récupérer.
Ce weekend, M. Loucény Fall a démenti catégoriquement ces accusations que son entourage à qualifié de « malveillantes ». Mais un point concentre aujourd’hui toutes les interrogations. Jean Ping a-t-il, comme il l’a affirmé, effectivement reçu une telle invitation ?
Politicien madré
En effet, personne, au sein des instances de l’ONU en Afrique centrale n’est en mesure de confirmer cette affirmation. Par ailleurs, certains évoquent des incohérences dans la version de Jean Ping. « Il dit qu’une invitation lui aurait été adressée. Il dit ensuite ne l’avoir pas reçue. Mais comment en ce cas aurait-il pu être au courant qu’une copie aurait été adressée au représentant. En outre, pourquoi, si la réunion à laquelle il prétend avoir été invité devait avoir lieu fin décembre, avoir attendu près de deux mois, pour en parler ? », s’interroge un membre de l’instance onusienne dans la région, pour qui tout cela n’est pas cohérent.
Même son de cloche peu ou prou du côté des autorités gabonaises où personne ne confirme la version de Jean Ping. Celles-ci mettent en garde contre le risque d’une possible manipulation. « Jean Ping est dans le creux de la vague. Il a besoin de créer la polémique pour continuer à exister. Il ne faut donc peut-être pas chercher bien loin ses motivations à exciper aujourd’hui une affaire qui remonterait à l’année dernière », alerte un responsable politique gabonais qui met en garde contre toute forme de naïveté.
« Jean Ping est un politicien madré. La preuve, il a réussi à incarner l’opposition à un système dont il fut durant plus de quatre décennies l’un des principaux piliers », rappelle-t-il.