Face à la «gouvernance anachronique» du système de santé au Gabon, le Syndicat national des personnels de santé (Synaps) appelle le gouvernement à redynamiser ce secteur dévitalisé par la carence en plateau technique et la pénurie de médicaments.
Choqué par le délitement du système de santé, le Syndicat national des personnels de santé (Synaps) tire la sonnette d’alarme. Le 15 février à Libreville, le Synaps a appelé le gouvernement à restaurer le système de santé national. La situation est très préoccupante, affirme Serghes Mickala Moundounga, le secrétaire général du Synaps. «Les structures de santé sont confrontées à des difficultés pour faire la maintenance du plateau technique et s’approvisionner en médicaments. Le malade devient de plus en plus victime de toute cette situation».
Lors de sa dernière sortie en juillet 2018, le Synaps avait déjà exposé certaines préoccupations des personnels de santé. Celles-ci tournent essentiellement autour de l’absence d’un organisme fixant l’organisation des services du ministère de la Santé, mais aussi, les intérims à durée indéterminée ou encore, l’inexistence des textes d’application organisant le fonctionnement des Centres hospitaliser universitaires (CHU). Face à l’immobilisme du gouvernement dans le règlement de ses préoccupations, le Synaps hausse le ton.
Les personnels de santé dénoncent l’accord entre le gouvernement et le Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga). Conclu en août 2018, cette entente a mis fin à la grogne des médecins qui, durant un mois, ont refusé les assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Celle-ci devait 11 milliards de francs CFA aux hôpitaux publics. «Comment peut-on expliquer cela sachant que les structures restent redevables aux fournisseurs et que la subvention de l’Etat se fait de moins en moins importante?», s’est étonné Serghes Mickala Moundounga. Pour sortir de l’impasse, le Synaps exige désormais le paiement des «quotes-parts CNAMGS et de la prime de garde sur la base du tiers-payant». Autant de points dont la non résolution pourrait déboucher sur une grève, a prévenu le Synaps.