Brazzaville, Le projet GRAINE qui a pour but d’inonder le Gabon des denrées alimentaires produits localement doit bénéficier d’une nouvelle enveloppe d’une valeur de 76 milliards de FCFA grâce à un financement de l’Etat gabonais et de la Banque africaine de développement (BAD), a récemment annoncé à Brazzaville, Calixte Mbeng, coordonnateur de cet ambitieux projet.
« Le projet sera financer par l’Etat gabonais à hauteur de 10 milliards de FCFA et par un prêt de la Banque africaine de développement d’une valeur de 66 milliards de FCFA soit une enveloppe globale de 76 milliards de FCFA », a affirmé M. Mbeng lors d’une présentation devant un parterre de 400 experts africains réunis à Brazzaville dans le cadre d’un forum sur l’agriculture en Afrique centrale.
Le forum de Brazzaville, organisé par la BAD et le Bureau international du travail (BIT) du 12 au 14 février dernier, avait pour objectif de booster l’agriculture dans les zones rurales afin de nourrir les peuples de la région.
L’enveloppe accordé au projet GRAINE par la BAD permettra de mettre en œuvre le Projet d’appui au programme GRAINE phase N°1 (PAP 1) et de développer les infrastructures, la formation, l’encadrement, le renforcement des capacités non seulement des structures de l’Etat mais aussi des producteurs et des ONG en matière d’agriculture.
Calixte Mbeng qui a une parfaite maîtrise de son projet a longuement expliqué à son auditoire les avantages du Partenariat public privé (PPP) conclu entre le Gabon et le groupe agro-industriel singapourien Olam implanté dans le pays depuis 1999.
« C’était la rencontre d’une société qui cherchait à investir et un pays qui venait d’élaborer une nouvelle stratégie de son développement », a-t-il dit en parlant de l’arrivée d’Olam au Gabon.
De cette rencontre a résulté 5 PPP dont 3 dans le domaine de l’agriculture. Le premier PPP concerne le palmier à huile. Sa mise en œuvre a permis à ce jour de planter 64 000 hectares de palmier à huile et de construire 3 usines de transformation d’huile de palme et ses drivées.
Le second PPP porte sur l’hévéaculture. Quelques 11 hectares d’hévéa ont été plantés grâce à ce partenariat.
Le 3ème PPP du secteur agricole concerne la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine) gérée par la Société de transformation agricole et de développement rural (SOTRADER). Il s’agit d’un PPP dont la particularité est d’accompagner les petits producteurs en leur octroyant des terres sécurisées, des formations, de l’encadrement et de la garantie d’achat de leur production. GRAINE intervient dans les filières vivrières et dans le palmier à huile, deux secteurs dans lesquels GRAINE table sur une superficie de production de 200 000 hectares.
A ce jour, 7 731 hectares de palmier à huile ont été plantés contre 1 800 hectares de cultures vivrières réalisées par GRAINE.
Selon M. Mbeng, actuellement, l’ensemble des PPP entre le groupe Olam et la République gabonaise ont impacté positivement le secteur de l’emploi au Gabon. Il y a eu la création de près de 11 000 emplois cumulés au Gabon. Plus de 60% des employés sont des jeunes.
« Olam est devenu le premier employeur du secteur privé au Gabon », a soutenu M. Mbeng qui a réussi à captiver son auditoire.
Le nouveau crédit de la BAD en faveur du projet GRAINE vise aussi à améliorer l’employabilité des jeunes dans le secteur agricole.
« Le Gabon a fait appel à la BAD et au BIT pour l’aider à réhabiliter les structures de formation, à élaborer des projets d’entreprises agricoles viables et fiables bref à développer l’auto-emploi. L’enveloppement doit aussi permettre de réaliser certains investissements pour faciliter la vie dans les zones rurales (routes, électricité, eau potable, soin de santé de qualité, habitat rural, téléphone, internet et loisirs) », a expliqué M. Mbeng.
« Le Projet d’appui au programme GRAINE phase N°1 tel qu’il a été conçu doit donner une autre image de la ruralité au Gabon », a conclu M. Mbeng.