La famine est en hausse en Afrique à cause des conditions économiques mondiales difficiles, des conditions climatiques défavorables liées à El Nino et de la flambée des prix des denrées de base, selon un nouveau rapport publié par les Nations Unies.
Le rapport sur la Synthèse régionale africaine 2018 sur la sécurité alimentaire et la nutrition, publié conjointement par la Commission Économique de l'ONU pour l'Afrique (CEA) et l'Organisation de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) jeudi à Addis-Abeba, révèle que la prévalence de la sous-alimentation continue d'augmenter en Afrique et touche à présent 20 % de la population sur le continent, plus que dans d'autres régions.
D'après ce rapport, 821 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde, parmi lesquelles quelques 257 millions vivent actuellement en Afrique, dont 237 millions en Afrique sub-saharienne et 20 millions en Afrique du Nord.
"Comparé à 2015, on compte 34,5 millions de personnes sous-alimentées de plus en Afrique", indique le rapport.
Près de la moitié de cette augmentation est liée à la hausse du nombre de personnes sous-alimentées en Afrique de l'Ouest, et un tiers en Afrique de l'Est, révèle le rapport.
Le document montre également que l'insécurité alimentaire dans certains pays africains s'est aggravée à cause des conflits, souvent exacerbée par les mauvaises conditions climatiques. Des millions de personnes ont ainsi besoin urgemment d'une aide humanitaire.
D'après la secrétaire exécutive adjointe de la CEA, Giovanie Biha, "le rapport tire la sonnette d'alarme pour le continent".
"A ce rythme, l'Afrique ne semble pas sur la bonne voie pour atteindre l'objectif numéro 2 des Objectifs de Développement Durable (ODD), à savoir Zéro Famine", a fait remarquer Mme Biha.
"Les économies africaines connaissent une croissance impressionnante, dépassant souvent les 5 % au cours de la dernière décennie 2004-2014", a déclaré Mme Biha, "mais la pauvreté et la famine persistent car la croissance économique n'a pas été intégrée et inclusive".
Afin d'atteindre les ODD d'ici 2030, l'Afrique a besoin de mener des réformes qui permettront de renforcer la résilience et d'élever la potentielle croissance, a-t-elle ajouté. F