Jean Boniface Assélé avait été suspendu d’antenne pour un mois par la Haute autorité de la Communication (Hac), pour abus de la liberté d’expression. Il ne devait donc plus intervenir sur l’émission «Assélé discute avec vous», qu’il a pourtant animée sous forme de tribune libre, le 13 février.
Alors qu’il a essuyé la colère de Haute autorité de la Communication (Hac), le 5 février dernier, Jean Boniface Assélé a-t-il ignoré la sanction qui lui a été infligée. Une dizaine de jours après sa suspension d’antenne pour abus de la liberté d’expression, le général à la retraire a animé son émission sur radio Génération Nouvelle.
Dans une version courte, transformée en “émission spéciale”, intitulée “Tribune libre”, Jean Boniface Assélé a répondu aux questions des auditeurs. «C’est une émission spéciale en lieu et place de votre émission habituelle «Assélé discute avec vous». Aujourd’hui, c’est une Tribune libre, une émission au cours de laquelle M. Assélé va donc répondre aux questions d’actualité, surtout celles liées au fonctionnement des programmes qui animent cette radio, notamment l’émission «Assélé discute avec vous» qui fait l’objet d’une suspension», a présenté l’animateur de l’émission.
Avant d’entamer l’échange avec les auditeurs, le président du Cercle des libéraux réformateurs (CLR) a indiqué qu’il est un homme respectant le droit. «Vous savez, je suis un homme de droit, je respecte le droit et je respecte le pays qui gère le droit», a-t-il précisé au début de cette émission du 11 février.
Dans la foulée, il a justifié son acte. «Je voulais simplement dire que si ce matin je suis là, on risque de dire qu’on a dit à ce monsieur de ne plus parler, mais il est dans cette émission pour le faire. Non, je ne parle pas dans cette émission pour le faire. Je veux simplement dire que j’attends la notification et Je profite de cette affaire pour expliquer certaines choses que je ne pouvais pas expliquer», a-t-il expliqué.
En filigrane, l’ancien commandant en chef des Forces de police nationale fait remarquer que sa sanction ne lui a pas été notifiée officiellement. Avant d’échanger avec ses interlocuteurs, il a répondu à l’hebdomadaire Echos du Nord, qui l’envoie désormais dans le camp de l’opposition. «Ce n’est pas parce qu’on me fait beaucoup de mal dans mon camp que je suis déjà dans l’opposition. Je ne suis pas un opposant. Je suis un centriste. C’est-à-dire que je suis au centre du débat politique et je voudrais en être un arbitre. Tout ce qui est bon à droite nous concerne et tout ce qui est bon à gauche nous concerne. Le pays a besoin de cette unité, de cette union», a-t-il affirmé.
Quelle sera l’attitude de la Hac face à cette sortie qui s’apparente à une défiance ? Les regards sont désormais tournés vers l’autorité de régulation.