La Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) vient à la rescousse des enseignants sortis des grandes écoles en 2015 et 2016, en grève depuis le 7 janvier. Dans un courrier adressé au Premier ministre le 12 février, elle sollicite la régularisation de leur situation administrative et financière.
Sans salaires depuis leur sortie de l’École normale supérieure (ENS) et de l’École normale des instituteurs (ENI) en 2015 et 2016, les enseignants issus de ces deux promotions broient du noir. Essorés économiquement et dévalués socialement, ils sont en grève depuis le 7 janvier.
Pour appeler l’attention du gouvernement, ils ont investi les locaux du ministère de l’Éducation nationale et le parvis de la Cathédrale Sainte-Marie où ils y passent des nuits. Jusqu’ici cette démarche n’a permis aucune avancée sur ce dossier, sauf l’empathie de certaines organisations syndicales, notamment celle de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed).
Solidaire de la poignante souffrance de ces 1307 enseignants, la Conasysed a saisi le Premier ministre pour solliciter la régularisation de leur situation. Dans un courrier daté du 12 février et déposé au cabinet de Julien Nkoghe Bekale, la Conasysed dit «(…) solliciter de toute urgence(…) la régularisation de la situation administrative et financière des enseignants travaillant depuis de nombreuses années sans salaires faute de postes budgétaires.»
L’inaction du gouvernement depuis l’entrée en grève de ces enseignants est considérée par la plateforme syndicale comme une volonté de «déshumanisation et de précarisation» de ces enseignants qui observent actuellement une grève de la faim à la Cathédrale Sainte-Marie, en dépit «des menaces et intimidations», en «violation» des droits de l’Homme et des textes régissant les agents publics. «La Conasysed attend de l’administration dont vous êtes le chef, la régularisation de toute urgence de la situation administrative et financière de ces milliers d’enseignants qui croupissent actuellement sous le poids de la misère et de la souffrance.»
Prête à aller au front, la Conasysed dit se réserver «le droit d’entreprendre toutes les actions légales visant à faire aboutir ledit dossier et de saisir les juridictions compétentes». Si d’aucuns s’interrogent sur la légitimité de la sortie de la Conasysed, dissoute il y a 2 ans par le ministère de l’Intérieur, ils ont aussi les yeux braqués sur Julien Nkoghe Bekale qui a promis de discuter avec tous les partenaires sociaux.