Si elle permettra enfin le démarrage du championnat national de football, la convention entre le ministère des Sports et Gabon Oil Company (GOC) suscite bien des interrogations. Quel est le montant de celle-ci ? Quelle est sa durée ? Qui va gérer les fonds débloqués par GOC ?
Après plusieurs saisons sous assistance respiratoire, le championnat national de football devrait connaître un nouveau souffle. Un nouvel élan amorcé le 8 février à Libreville, avec la signature d’une convention entre le ministère des Sports et Gabon Oil Company (GOC). Celle-ci consacre le financement du championnat national par la société étatique, la compétition étant désormais baptisée Gabon Oil National-Foot.
Un partenariat cependant diversement accueilli dans la sphère du ballon rond et même au-delà. Si certains saluent cette initiative qui va permettre de démarrer le championnat de football, avec plusieurs mois de retard certes, d’autres s’interrogent sur le fond et la forme de cette convention. Sur la forme, plusieurs observateurs s’étonnent de la signature de cette convention par le ministre des Sports, en lieu et place du patron de la Ligue nationale de football professionnel (Linafp) ou celui de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot).
L’on se souvient qu’après la décision de l’État de professionnaliser le football en 2012, la Linaf et Airtel Gabon avaient signé en décembre 2013, un contrat de sponsoring par lequel l’opérateur de téléphonie mobile avait injecté deux milliards de francs CFA dans le championnat national sur trois saisons. Soit 500 millions de francs sur la saison 2013-2014, la même somme en 2015 et un milliard en 2016. Des détails qui soulèvent des interrogations de fond sur la convention entre le ministère des Sports et GOC.
À combien s’élève le montant de la convention ? Quelle est sa durée ? Qui va gérer les fonds alloués par GOC ? Est-ce le ministère, la Fegafoot ou la Linaf ? Par ailleurs, d’aucuns s’interrogent sur la pertinence et le bienfondé de cette convention. Des indiscrétions au ministère des Sports laissent entendre qu’il s’agissait d’un Partenariat-public-privé (PPP) entre le département ministériel et GOC. Or, cette société est une structure publique créée en 2011 pour «renforcer le rôle de l’État dans le domaine stratégique des hydrocarbures».
Du coup, cette convention rappelle fortement les contours lézardés du financement du championnat de football en 2012. Soucieux de professionnaliser le championnat de football, en effet, l’État avait décidé d’y injecter 10 milliards sur cinq ans. La suite, elle est connue de tous. Au point que beaucoup prédisent un destin similaire au championnat new-look ; la formule de financement étant visiblement la même qu’entre 2012 et 2017. Les éclaircissements du tandem ministère des Sports-GOC permettraient peut-être de dissiper cette nuée d’inquiétudes.