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Économie : pourquoi la BAD est optimiste pour le Gabon en 2019 ?
Publié le samedi 9 fevrier 2019  |  La Libreville
CIEA
© aLibreville.com par Marc-Innocent
CIEA 2017: la deuxième édition de la conférence ouverte par le Président ivoirien Alassane Ouattara
Abidjan le 28 Mars 2017. La 2éme édition de la Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique (CIEA) s’est ouverte en présence de plusieurs personnalités parmi lesquelles les Chefs d’Etat du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, Sénégal, Macky Sall, de la Guinée Alpha Condé, de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et Akinwumi Adesina (photo), président de la Banque Africaine de Développement (BAD).
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L’économie gabonaise retrouve des couleurs. Et de plus en plus. C’est le constat dressé par la Banque africaine de développement (BAD) dans son récent rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique qui table, pour le pays, sur une croissance de 3,9 % en 2019. Explication.

En 2018, selon la BAD, le PIB réel du Gabona augmenté de 2 % contre 0,5 % en 2017, malgré la chute de la production du pétrole (– 4,3 %). Une résultat qui s’explique grâce à la bonne performance du secteur hors pétrole, notamment l’agriculture de rente (+ 13 %), les mines, dont le manganèse (+ 45 %), l’exploitation forestière (+14 %), l’industrie du bois (+ 10 %) et les télécommunications (+ 18 %). C’est aussi le signe que l’économie gabonaise poursuit sa diversification, réduisant d’autant sa dépendance au pétrole.

Croissance en hausse

En 2019, les chiffres de la croissance devraient être encore meilleurs, indique la BAD. Celle-ci table sur une progression de 3,4 % en 2019 et en 2020, grâce toujours au dynamisme du secteur non pétrolier (agriculture, mines et industrie notamment) qui contribuera à la diversification progressive de la base productive de l’économie, ainsi qu’aux exportations (+ 6,3 %) et à l’investissement (+ 3,0 %).

La BAD note, en outre, les efforts importants effectués par le Gabon pour réduire son déficit budgétaire. Celui est passé de 6,6 % en 2016 à 3,6 % en 2017, puis à 0,3 % en 2018. Des efforts qui ont valu au pays de conclure avec le FMI un accord triennal (2017-2019) au titre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) soutenu par la BAD et d’autres partenaires techniques et financiers avec à la clé une aide de 642 millions de dollars, dont une bonne partie a d’ores et déjà été décaissée.

Déficits en baisse

Autre point de satisfaction, le déficit de la balance courante gabonaise est en baisse, passant de 4,9 % du PIB en 2017 à 1,5 % en 2018. La remontée des cours du pétrole et les ventes à l’international de bois débité et de manganèse, ont contribué à l’accroissement des recettes d’exportation globales, compensant ainsi la baisse de la production pétrolière.

La BAD salut également les efforts conséquents fournis par le Gabon en vue de transformer de manière structurelle son économie. Le pays a, en effet, depuis plusieurs années, encouragé la transformation locale du bois, de l’huile de palme et du manganèse, élevant ainsi la contribution de son secteur manufacturier à 10 % du PIB en 2017 contre 6 % en 2012.

Des réformes économiques structurelles en cours

Une industrie de traitement du bois a en particulier commencé à se développer après l’interdiction d’exportation brute des grumes en 2009 grâce notamment à la mise en place d’une zone économique spéciale et de partenariats public-privé (PPP). Des efforts qui ont fini par payer. Le Gabon est aujourd’hui le premier exportateur d’Afrique de placage et de panneaux de bois et se classe, tout produit confondu, parmi les 10 premiers producteurs mondiaux.

Un même effort a été fait dans le traitement de l’huile de palme. Trois usines ont ouvert leurs portes, ce qui permet ainsi au pays d’exporter désormais des produits dérivés de l’huile de palme et de dynamiser, par là-même, son secteur agro-alimentaire.

Encore des efforts à faire

Si les perspectives de l’économie gabonaise portent la BAD à l’optimisme, il n’en reste pas moins que, selon elle, des points de préoccupation demeurent. Ainsi en va-t-il du chômage car le secteur pétrolier, qui demeure le principal secteur de l’économie gabonaise, ne génère que peu d’emplois. Or, les autres secteurs économiques importants, tels que la transformation du bois et l’agriculture d’exportation, ne parviennent pour l’instant qu’à compenser que très partiellement les pertes d’emplois enregistrées dans le secteur des hydrocarbures ces dernières années. Les autorités gabonaises, conscientes de cette faiblesse, ont décidé de faire en 2019 des créations d’emploi dans le secteur privé formel hors-pétrole leur priorité.

En outre, la BAD recommande au Gabon une bonne gestion du budget et des flux de trésorerie afin d’éviter le problème récurrent de l’accumulation d’arriérés externes qui affecterait négativement, selon elle, la solvabilité du pays.

Les recommandations de la BAD

La BAD terminent son analyse en formulant quelques recommandations, somme toutes similaires à celles faites aux autres pays de la CEMAC : rester aligné sur les efforts coordonnés des pays de la CEMAC et poursuivre la consolidation budgétaire, sécuriser les dépenses prioritaires et poursuivre les réformes visant à améliorer le climat des affaires et la gouvernance afin de stimuler la croissance et la diversification de l’économie en partenariat avec le secteur privé.
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