Jugé pour provocation d’un attroupement non armé et instigation aux actes de nature à provoquer des troubles, Frederick Massavala a été condamné, ce vendredi 8 février, à 5 ans de prison assortis de 3 années de sursis et une amende de 600.000 francs CFA. Il ne s’est pas rendu au tribunal.
Détenu depuis 16 mois à la prison centrale de Libreville, Frederick Massavala y restera encore pour au moins deux trimestres. L’ancien porte-parole de la Coalition pour la nouvelle République soutenant Jean Ping a été condamné le 8 février à une peine de cinq années de prison assorties de 3 ans avec sursis et une amende de 600.000 francs CFA.
S’il ne s’est pas rendu au tribunal pour entendre son verdict, Frederick Massavala avait comparu le 25 janvier en audience correctionnelle pour des faits de provocation d’un attroupement non armé et instigation aux actes de nature à provoquer des troubles. Lors de l’audience, le procureur avait requis 5 ans d’emprisonnement ferme contre lui conformément, à l’article 83 du code de procédure pénale.
Ses conseils, Henry Motendi Mayila et Chansel Guissinga, avaient pour leur part rejeté ces réquisitions. Pour ces derniers, l’affaire ne concernait en rien le droit. Ils y voyaient par contre «un procès politique ourdi contre leur client». En conséquence, ils avaient estimé que Massavala devait être libéré et rétabli dans sa dignité. Ils n’ont pas été entendus. Toutefois, le tribunal leur a accordé dix jours pour interjeter appel.
À l’exemple de l’ancien député Bertrand Zibi Abeghe et d’autres partisans de Jean Ping parmi lesquels Landry Amiang Washington, Pascal Oyoungou, Hervé Mombo (libéré le 4 février), Frederick Massavala est considéré par l’opposition comme un prisonnier politique incarcéré par le régime d’Ali Bongo.
Certains en veulent pour preuve le fait que l’opposant n’ait pas été jugé depuis plus d’un an. En effet, rappellent ses avocats, «son dossier est sorti du cabinet du juge d’instruction depuis le 18 septembre 2017. Pourtant, il a été maintenu en prison». Simples lourdeurs dans les procédures administratives ou volonté manifeste de le maintenir en détention ? Les opinions divergent.