« Réfugiés, rapatriés et personnes déplacées internes : vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique » est le thème du sommet de l’Union africaine (UA) qui se tient les 10 et 11 février 2019 au siège de l’organisation panafricaine à Addis Abeba. Les migrations africaines sont d’abord intercontinentales, avec des déplacés internes représentant plus de 80% des migrants africains. Pour comprendre le sens et la réalité de ces déplacements internes sur le continent, RFI a interrogé Alexandra Bilak, directrice de l’Observatoire mondial des situations de déplacements internes (IDMC) basé à Genève. L’IDMC publie tous les ans au mois de mai un rapport mondial sur les déplacements internes et un rapport intermédiaire sur la question en septembre.
Votre rapport intermédiaire sur les déplacements internes dans le monde en 2018 propose une première approche de l’évolution de ce phénomène pendant l’année écoulée. Comment la situation a-t-elle évolué en Afrique ?
L’Afrique représente un peu plus de 16% de la population mondiale, mais elle compte un tiers des populations déplacées, composées de 6,3 millions de réfugiés et demandeurs d’asile politique et 14,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du continent. Les chiffres provisoires que nous avons publiés dans notre rapport intermédiaire pour l’année 2018 démontrent que le continent africain représente plus de la moitié des 8,5 millions de nouveaux déplacés internes que compte la planète. Dans le peloton de tête des dix pays du monde les plus touchés par le phénomène en 2018, six sont africains. L’Ethiopie coiffe la liste avec 1,4 million de déplacés suite à l’éclatement de violences intercommunautaires dans la zone administrative de Guji ouest, en région Oromia et dans la zone de Gedeo.... suite de l'article sur RFI