Arrivé à la tête de la mairie d’Oyem en 2014, Vincent Essone Mengue achève son mandat avec quelques regrets. S’il s’est satisfait du maximum réalisé avec le peu de moyens, l’édile sortant regrette les choix de l’Etat qui ont clairement limité la marge de manœuvre de la mairie d’Oyem.
Maire sortant de la commune d’Oyem, c’est sur fond de sentiment mitigé que Vincent Essone Mengue achève son mandat. «Je ressens un double sentiment. Ce sont d’abord des regrets de ce que je n’ai pas pu faire. Ou, ce que j’ai fait et qui a été détruit. Mais aussi, des satisfactions, parce que, je suis convaincu que j’ai fait le maximum avec le peu de moyens que j’ai eus», a-t-il affirmé dans un entretien accordé à L’Union du 2 février.
Dans le lot de regrets, l’élu municipal a déploré amèrement la décision de l’Etat de créer des arrondissements à Oyem, alors que le budget de la commune est loin d’être conséquent. «En le faisant, l’Etat a augmenté les charges», a regretté Vincent Essone Mengue. «Quand l’Etat crée deux arrondissements, au lieu d’un maire central et ses trois adjoints, c’est plutôt 11 maires. Ce n’est pas ce dont une ville a besoin, en sachant très bien que cette ville n’a pas financièrement les moyens pour supporter cette charge», a-t-il argumenté
Non seulement ces charges obèrent les finances de la mairie, mais cette flopée de maires ne sert pas à grand-chose regrette ce dernier. «J’ai 11 maires que l’Etat m’aide à payer les salaires chaque mois (…) Mais l’Etat ne m’aide pas à les loger. Je pense que l’Etat doit opérer un choix entre payer des gens qui ne font pas grand-chose, et les techniciens qui travaillent sur le terrain sur la base des projets que le maire a présenté aux populations pendant la campagne».
Résultat des courses, Vincent Essone Mengue s’est plus employé à construire les deux mairies d’arrondissement et agrandir la mairie centrale, qu’à améliorer les conditions de vie des populations.
«Les moyens que les maires demandent sont pour changer les conditions de vie de nos villes, pour soulager les difficultés des populations. La décentralisation n’est jamais arrivée (…) Au contraire, on nous a alourdi la tâche avec les arrondissements. Je me rends compte que j’ai passé un peu plus de 15 ans à me battre contre une montagne», a conclu le maire sortant d’Oyem. Son successeur sait à quoi s’attendre.