La condamnation à la réclusion à perpétuité de trois pseudos religieux au tribunal de Première instance d’Oyem, la capitale provinciale du Woleu-Ntem (Nord), la semaine dernière, pour assassinat d’une jeune fille, vient relancer la question des relations entre les hommes de Dieu, le culte et les fidèles. Le législateur gabonais, qui a pourtant prévu de faire une modification de la loi 35/62 relative aux associations, frappée de caducité pour encadrer et réguler l’activité, se heurte aujourd’hui à la non modification de celle-ci.
Il est de plus en plus courant que les fidèles dans les églises dites de réveil soient victimes des maux d’une pudeur d’un genre nouveau, loin de l’image angélique généralement créditée aux religieux. Un éclairage dans la pratique du culte au Gabon s’impose sous toutes ses formes. L’autorité de gestion qui est le ministère de l’Intérieur est implicitement responsable de cette situation au demeurant entretenue, car difficilement imaginable. Comment en est- on arrivé là ? Que fait l’Etat pour les maîtriser et les contrôler quand on sait le nombre d'églises sans cesse croissant.
En effet, exercer le métier de Pasteur au Gabon devient la chose la plus simple à réaliser. Les prétendants, faute d’arguments, mettent en avant une loi française, la 1911 pas du tout adaptée au contexte gabonais. Recevoir un prétendu Saint esprit prédestine tout individu à cette fonction.
Une Étude a démontré qu’un peu plus de la moitié ne requiert aucune formation. Mieux, les endroits qui servent de lieux de culte ne sont pas du tout appropriés. Et certains lieux d'habitations et lieux publics sont souvent transformés, le moment venu, en église de fortune, et des exemples de ce genre sont légions. Entendu que les fidèles s’organisent à la mise en place de toutes les commodités au prix de sacrifices de tout genre.
Conséquences, le peuple est pris entre l'inaction du gouvernement, considérée comme un aveu d’impuissance à travailler à la mise en place d’un organisme accompagnant les confessions religieuses (Conseil national des cultes monothéistes), comme souhaité aux assises d’Angondjé d’une part et au matraquage psycho financier que subit sans cesse une population à la recherche d’un Gregor (une sorte de maître spirituel) ou un Deous Sexemakina (quelqu’un qui viendrait du ciel pour accomplir des miracles), capable de les sortir de cet enfer.
Et au milieu, les parents des victimes restent inconsolables. Ils sont nombreux à ne plus reconnaitre, qui de leur fille, fils, femmes ou oncle, dont le comportement est sous l’emprise de l’un de ces gourous ou pseudos pasteurs. La cupidité de ces pasteurs autoproclamés est avérée. Ils sont plusieurs fidèles totalement esclaves financiers de ces hommes implacables dont la finitude s’assoit sur l’architecture faible des individus.
La réponse à ce phénomène qui s’enracine profondément au Gabon pourrait venir de l’exemple rwandais où la pratique de toutes activités liée à la religion est subordonnée à l’obtention d’un diplôme en théologie.