Le centre médical de Ngouoni et celui de Bongoville, deux structures sanitaires ultramodernes, construites il y a deux ans pour répondre aux besoins en santé des populations de cette partie de la province du Haut-Ogooué (Sud-est) semblent n’être que des coquilles vides. Sylvia Bongo Ondimba qui a bouclé par les plateaux Batékés, le jeudi 15 mai 2014, sa tournée dédiée à la condition sanitaire des femmes, dénommée Gabon Profond, a été désagréablement surprise par le déficit criard de l’électrisé et du personnel qualifié dans ces unités sanitaires.
Dernière étape de la tournée «Gabon Profond» de Sylvia Bongo Ondimba : le Haut-Ogooué. Là, les hôpitaux aux allures des centres hospitaliers ne sont pas si différents des autres structures sanitaires visitées par la Première dame du Gabon : ils manquent cruellement de sages femmes. Pour exemple, une seule infirmière accoucheuse assure le rôle de sage femme à l’hôpital de Ngouoni, privé de l’électricité depuis plus d’un an, selon les témoignages recueillis sur place. Le transformateur permettant d’alimenter l’hôpital avait pris feu et n’a jamais été remplacé. Il y a un mois seulement qu’un compteur domestique y a été installé pour permettre aux services essentiels, comme le bloc opératoire et la salle d’accouchement, de fonctionner… cahin-caha.
En moyenne, sept femmes en grossesse sont reçues chaque mois dans les deux centres médicaux pour leurs visites prénatales. Bien que modernes, ces hôpitaux manquent de gynécologue et autres spécialistes en néonatologie. Il y manque également des kits d’accouchement alors même qu’ils disposent des bons plateaux techniques. Tous ces manquements poussent les femmes enceintes à solliciter les hôpitaux du chef-lieu de la province, Franceville, où toutes les commodités d’usage sont garanties.
«C’est un pôle médical de référence, par son envergure et son plateau technique. Mais, le manque d’électricité pénalise son fonctionnement optimal. Il serait regrettable de laisser pourrir ce matériel qui est devrait être considéré comme la prunelle des yeux», a expliqué, lors de la visite du centre médical de Ngouoni, le Dr Jean Pierre Mpungu, chef de cette unité sanitaire. Les doléances du Dr Mpungu à la Première dame ont également porté sur l’urgente nécessité d’avoir deux sages femmes et une Ambulance médicalisée.
Si dans les maternités d’Akiéni et de Lékoni, les difficultés sont semblables à celles de la plupart des structures sanitaires visitées, au centre médical d’Okondja par contre le constat est pathétique : l’hôpital est vétuste. Il ne dispose que de quelques rares lits plus ou moins conventionnels, puisqu’ils ressemblent à ceux d’un dispensaire du village. Tout ou presque manque dans cette structure sanitaire qui fonctionne au ralenti, pour ainsi dire.
Le projet «Gabon Profond» de Sylvia Bongo Ondimba, présidente de la Fondation éponyme, a été initié en vue d’une amélioration des conditions d’accouchement, que l’on découvre pénibles, dans les structures sanitaires de l’arrière-pays. La mise en œuvre des solutions aux insuffisances constatées pourrait se faire courant 2014. Un document de synthèse de cette inspection sera produit par la Fondation Sylvia Bongo Ondimba (FSBO) pour la famille qui devra servir d’outil d’aide à la décision.
Selon les statistiques du ministère de la Santé, le taux de mortalité maternelle est estimé à 316 décès maternels pour 100 000 naissances chaque année. Le ratio révèle que la mortalité maternelle reste encore élevée.
Au total, treize structures sanitaires ont été visitées du 12 au 15 mai 2014 par les caravaniers du «Gabon Profond» qui ont parcouru 12 localités à travers 4 provinces du Gabon, à savoir : l’Ogooué-Ivindo, Le Woleu-Ntem, l’Ogooué-Lolo et le Haut-Ogooué, respectivement 1ère, 2ème, 3ème et 4ème étape.