Partisan du boycott lors des dernières élections législatives, l’ex-premier ministre, proche de Jean Ping, s’en est pris aux députés de l’opposition qui ont accepté de siéger dans la nouvelle Assemblée nationale, jugeant cette institution illégitime.
Les élections ont beau être terminées depuis trois mois, les tensions sont toujours aussi vives entre les différents partis de l’opposition, dont l’union n’est décidément plus qu’un lointain souvenir.
Samedi 26 janvier à l’occasion d’une conférence-débat dite citoyenne, le sénateur du 2ème arrondissement de Libreville a fait sa rentrée politique devant un peu plus de cent cinquante de ses partisans.
Si l’ex-premier ministre, allié de Jean Ping, n’y ait pas allé de main morte vis-à-vis du « pouvoir », fustigeant tour à tour, la Cour constitutionnelle qui outrepasserait ses pouvoirs, le président absent et son entourage qui en profiterait, c’est peut être sa critique de l’Assemblée nationale et, par là-même des députés de l’opposition qui y siègent, qui retiendra le plus l’attention.
Lors de son intervention, Jean Eyeghe Ndong s’est interrogé sur la légitimité de la nouvelle Assemblée nationale avec des députés élus, dit-il, par un « collège électoral étriqué » et qui ne représenterait « pas plus de 15 % de l’électorat » (NDLR : suivant les chiffres du ministère de l’Intérieur, le taux de participation lors des élections législatives et locales d’octobre 2018 a été de près de 50 %). En outre, selon lui, la mise en place du bureau de la première chambre du Parlement, « effectuée en toute discrétion » le 11 janvier dernier, cacherait « un malaise ».
Rôle de faire-valoir
Une fois son intervention publique terminée, Jean Eyeghe Ndong s’est montré davantage prolixe et… sévère vis-à-vis de la vingtaine de députés de l’opposition ou indépendants qui siègent désormais au sein de la nouvelle Assemblée nationale.
« Que vont-ils y faire ? », a fait mine de s’interroger devant une poignée de proches celui qui, à l’instar de Jean Ping, a été partisan du boycott lors des dernières élections. « Ils ne seront pas plus légitimes que les élus du PDG. En réalité, ils devront se contenter d’un rôle de faire-valoir », a indiqué l’ex-premier ministre, passablement irrité.
Dans le viseur de Jean Eyeghe Ndong figure en particulier Guy Nzouba Ndama, coupable à ses yeux d’avoir fait élire douze députés sous l’étiquette Les Démocrates, ce qui en fait le premier parti d’opposition représenté à l’Assemblée nationale.