L'inobservation des règles de sécurité, dont l'utilisation du téléphone portable au volant, est à l’origine de près de 110 accidents par an au Gabon, selon les chiffres officiels. Aussi les uns et les autres appellent à ce que cette pratique soit davantage réprimandée par les autorités publiques, avec des amendes lourdes par exemple.
Conduire ou téléphoner, il faut choisir. Cette assertion, qui passerait bien dans une publicité sur la sécurité routière, n’a jamais été aussi indiquée au Gabon qu’en ce moment. En effet, les images de chauffeurs passant des coups de fils ou échangeant des SMS au volant, se sont fortement banalisées. Comme si les uns et les autres n’étaient pas informés des risques encourus. Pourtant, selon les données statistiques du ministère des Transports et de la Logistique de 2017, l'inobservation des règles de sécurité, dont l'utilisation du téléphone portable au volant, serait la cause de 2,01% d'accidents ! Soit une moyenne de 110 accidents par an, dont plusieurs mortels!
Il a été prouvé en effet que le conducteur enregistre entre 30 et 50% d’informations en moins sur la route lorsqu’il est au téléphone. Si la législation gabonaise n’est pas très explicite sur les contraventions à l’endroit des auteurs de cette dérive, en France, pays souvent cité en modèle, l'usage du téléphone au volant est interdit depuis 2003. Le non-respect de cette règle du code de la route expose le contrevenant à une amende de 135 € (près de 90 mille CFA) et à un retrait de points sur son permis de conduire.
C’est tout naturellement que les observateurs de cette question, dont l’Association nationale des piétons (ANP), appelle le gouvernement gabonais à suivre cette voie, et à sévir lourdement sur les indélicats. «Il faut les sanctionner automatiquement, tout en les sensibilisant, comme c’est le cas aujourd’hui avec le défaut de ceinture de sécurité. On a remarqué à propos de cette infraction, que depuis que les chauffeurs ont commencé à payer 24 mille FCA, les habitudes changent», a estimé un usager de la route ce mardi matin à Libreville. Et ce dernier de poursuivre, convaincu de son idée : «Lorsqu’on touche au portefeuille des gens, les choses changent très vite».
D’autres appellent les chauffeurs à s’équiper de kits mains libres. Lesquels kits diminuent les risques de déconcentration lors d’une conversation téléphonique. Mais la solution la plus sûre sera toujours de s’arrêter pour prendre son coup de fil, et éviter ainsi de mettre sa vie et celle des autres en danger.
La problématique est d’autant plus alarmante qu’à l’instar des chauffeurs, les piétons, tel dans un cercle vicieux, sont atteints du même virus. En ce qu’ils s’hasardent de plus en plus à traverser la chaussée les yeux rivés vers…leurs téléphones portables. A ce niveau, certains pays, tel que l’Etat d’Hawaï, ont instauré des amendes pour piétons.