C’est ce qu’a indiqué il y a quelques jours le ministres des Mines, Christian Magnagna.
La déclaration a été faite depuis Moanda dans la province du Haut-Ogooue (sud-est du Gabon) connue pour abriter l’une des principales mines de manganèse au monde, exploitée par la COMILOG (filiale du français Eramet et de l’Etat gabonais).
« Partie de 2 % en 2016, la contribution du secteur minier au Produit intérieur brut est passée aujourd’hui à 6 % », a déclaré le ministre. « Notre objectif pour les deux prochaines années est de porter cette contribution à 10 % du PIB », a-t-il ajouté, indiquant qu’il s’agissait de renforcer la diversification de l’économie gabonaise afin de la rendre moins dépendante du pétrole notamment.
Pour y parvenir, les autorités gabonaises comptent sur le manganèse, dont le Gabon est l’un des plus grands producteurs au monde, mais aussi sur le fer et le diamant avec notamment l’entrée en production de certains gisements, ainsi que la conclusion d’accords avec de grands groupes actuellement en négociation.
Pour développer la filière or par exemple, le Gabon a entrepris la construction d’une usine au sein de la zone économique spéciale de Nkok. Une bonne nouvelle pour l’emploi. « L’idée est de capter un maximum de valeur ajoutée sur place et de ne pas exporter les minerais bruts », explique un expert. « C’est exactement comme pour la filière bois où depuis 2010, il n’est plus possible d’exporter les grumes sans les avoir transformés plusieurs fois sur place. Cela permet de développer l’industrie et de créer des emplois hautement qualifiés », précise-t-il.
Afin de davantage structurer la filière, les autorités tablent également sur le regroupement en coopératives des producteurs d’or et de diamant. A cela s’ajoute l’adoption de réformes visant à rendre davantage attractif le secteur minier aux yeux des investisseurs étrangers et à inciter les bailleurs de fonds internationaux à les accompagner dans cette démarche. C’est l’un des objectifs poursuivis par la nouvelle loi minière adoptée par le Parlement en décembre dernier et qui doit être promulguée prochainement par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
Au-delà de l’enjeu économique que revêt le relèvement de 6 à 10 % de la contribution du secteur minier dans le PIB du Gabon, l’enjeu social est également très fort. Il est en effet impératif de maximiser les retombées du secteur minier en particulier pour les populations situées autour des bassins d’exploitation, que ces retombées prennent la forme de création d’emplois, de développement des infrastructures et de services ou autres.