Voulant corroborer ses allégations de violation du Code minier par la compagnie Alpha Centauri Mining SA (ACM), le ROLBG, une organisation de la société civile gabonaise a dépêché une mission d’investigation à Ndjolé où opère la société. Une initiative empêchée par le maire de la ville.
Le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) a récemment mis à nu plusieurs infractions commises par la compagnie Alpha Centauri Mining (ACM) à Ndjolé, dans le Moyen-Ogooué. Le ROLBG a dépêché une mission sur place, contre laquelle s’est opposé le maire de la ville.
«Le maire de Ndjolé menace les représentants du ROLBG, de la presse et un huissier de justice venus faire les constats sur les activités illégales de la compagnie ACM et superviser l’assemblée générale de la Coopérative des orpailleurs artisanaux de Ndjolé», a écrit le président du ROLBG sur sa page Facebook, le 27 janvier. Selon Georges Mpaga, «toutes ces manœuvres visent à étouffer ce scandale et à empêcher la société civile de faire ses investigations».
Détenue majoritairement par des investisseurs basés à Dubaï et à Londres, ACM a obtenu trois permis d’exploitation semi-industrielle d’or dans le Moyen-Ogooué, en septembre 2016. Le 24 janvier dernier, le ROLBG a accusé ACM de violer les lois gabonaises, notamment le Code minier.
Parmi les récriminations faites à la société, figurent la destruction des écosystèmes, l’absence d’études d’impacts environnementales et sociales obligatoires à la mise en œuvre de tout projet minier, la pollution des rivières constatée par les habitants de la zone. Le ROLBG dénonce l’exploitation clandestine du bois parallèlement aux activités aurifères, en violation des dispositions du Code forestier, etc. Un dossier sur lequel l’intervention du ministère des Mines est vivement souhaitée.