Jean Eyeghe Ndong a renoué avec l’arène politique, le 26 janvier 2019, à travers une rencontre citoyenne au cours de laquelle il a indiqué que le Gabon est dans la crise, la honte et le déshonneur. L’ancien Premier ministre a appelé au sursaut patriotique pour sortir le pays de la crise.
Premier ministre à la mort d’Omar Bongo, Jean Eyeghe Ndong, passé à l’opposition et désormais allié de Jean Ping dans le cadre de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), a repris le terrain. Après quelques semaines d’absence due au décès de son épouse, le Sénateur de Nkembo est revenu sur la scène politique le 26 janvier, à travers une conférence-débat dite citoyenne.
Devant plusieurs centaines de personnes, l’élu du 2e arrondissement a invité le peuple gabonais à un sursaut patriotique, mais également à se joindre aux actions futures devant permettre un retour à «l’ordre constitutionnel» dans le pays. Car, il faut éviter que le pays ne continue «à sombrer dans la crise, la honte et le déshonneur», a-t-il soutenu.
En fustigeant ce qu’il a qualifié de multiples violations de la loi gabonaise par «les tenants du pouvoir», il estime que «les actes et comportements» de ces derniers «sont de nature à basculer le Gabon dans la violence». «La Gabon est en danger par la faute des compatriotes qui forment une caste avide de pouvoir», a-t-il dénoncé.
Jean Eyeghe Ndong a également accusé le blocage des institutions, en mettent en relief le cas de la Cour constitutionnelle qui, selon lui, continue d’être dirigée par une même personne depuis sa création. De même, il s’interroge sur la légitimité de la nouvelle Assemblée nationale avec des députés élus par un «collège électoral étriqué» et qui, pour lui, a participé au vote à hauteur de 15%. D’ailleurs, la mise en place du bureau de cette chambre du Parlement «effectué avec discrétion», «cache un malaise», note-t-il.
S’offusquant de l’absence prolongée d’Ali Bongo Ondimba, du flou artistique entretenu autour de son état de santé et sa capacité à assumer les charges présidentielles, Jean Eyeghe Ndong estime que «la situation actuelle du Gabon est inadmissible». Elle devrait en réalité conduire, selon lui, à l’annonce de la «vacance de pouvoir». Pour tendre vers cet horizon, l’ancien Premier ministre prévoit de nombreuses rencontres de sensibilisation à travers le pays dans les jours à venir, pour susciter et cristalliser le sursaut patriotique.