A l’image du célèbre philosophe Socrate qui par le biais de la maïeutique éveillait les consciences, Pierre-Claver Akendengue a une fois de plus fustigé le fait que « les biens trop riches fabriquent les pauvres ».
Lors de ses concerts du week-end écoulé, le public a découvert la dernière galette musicale, (Ndlr : composée de quatre titres), de l’artiste-musicologue, par ailleurs docteur en philosophie, dont l’un des bijoux est sans aucun doute « La couleur de la chanson de l’amour ».
Le PCA a également revisité certains titres bien connus tels « Africa Obota », « Azeva », « Ntsé Yazo », « Silence », « Libérée la liberté », « Oreyi » « Nkere » …
C’est un septuagénaire avec encore plein de ressources, et ce, malgré les affres du temps sur lui que les fans ont (re)découvert à l’Institut français de Libreville, les 25 et 26 janvier dernier. Malgré le décès de sa secrétaire, choriste et membre de sa famille musicale, le 19 janvier courant, Marie-Gisèle Louembe, Pierre-Claver Akendengue a tenu en haleine le public.
Un pur bonheur pour les mélomanes convaincus par la densité et la richesse de son œuvre. Dans un langage métaphorique voire ésotérique, le natif d’Awuta, dans l’Ogooué-Maritime, a une fois de plus dénoncé la mal gouvernance, l’individualisme, l’égoïsme, le grand banditisme et le manque d’amour dans la société des Hommes.
Un spectacle riche en couleurs, agrémenté par des prestations scéniques de haute voltige. Idem pour les musiciens qui ont reproduit à la note près les morceaux du ô combien prolifique répertoire de l’artiste. Cerise sur le gâteau, le chantre de la liberté a communié avec le public via des vocalises qu’il lui faisait répéter en chœur.
Au-delà du fait que « la musique adoucit les mœurs », ce dernier est d’avis que « l’artiste engagé doit s’indigner » devant les maux qui minent la société. Laquelle société, selon lui, dépasse les simples frontières du Gabon. En atteste, une de ses dernières trouvailles, « La couleur de la chanson de l’amour ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la musique d’Akendengue est élitiste et transcendantale, car elle permet à l’Homme éclairé de se « connaître soi-même » et donc de « connaître l’autre ». La maxime philosophique ne nous enseigne-t-elle pas « qu’autrui est un médiateur entre moi et moi-même » ? Il apparaît évident que le fils de Nadipo, dans le Fernand Vaz, puise son inspiration dans le folklore de sa contrée, de ses rencontres et autres influences culturelles extérieures.
Pour rappel, le portrait de Pierre-Claver Akendengue, aux côtés de quinze autres, a été affiché au siège de l’ONU à New York à la faveur d’une exposition, dénommée « Le pouvoir transformateur de l’Art ». Une reconnaissance mondiale s’il était encore besoin de le prouver.