Cette année, les Gabonais devraient s’acquitter d’une nouvelle taxe liée au ramassage des ordures ménagères, au balayage des rues et au curage des caniveaux. Leur «contribution» devrait se faire par le biais de leur facture d’électricité.
Alors qu’ils se plaignaient déjà de la cherté de l’électricité depuis plusieurs mois, les Gabonais devraient pourtant encore dépenser plus pour s’éclairer en 2019. Pour cette année, en effet, les autorités prévoient d’ajouter une nouvelle taxe à la redevance et aux différentes contributions spéciales existant jusqu’à lors. Dans le Projet de loi de finances adopté par le Sénat en décembre 2018, est prévue la création d’une taxe pour le ramassage des ordures ménagères, le balayage des rues et le curage des caniveaux. Son nom : «Contribution pour les ordures ménagères».
Dans son application, cette taxe, d’un taux fixé à 7%, sera prélevée sur les factures d’électricité sur toute l’étendue du territoire national. Y sont donc redevables, «toutes les personnes physiques ou morales disposant d’un contrat d’abonnement d’électricité», lit-on dans une copie du PLF 2019 attendant vraisemblablement la signature du président de la République.
Contrairement aux autres contributions et redevances collectées par le Conseil nationale de l’eau et de l’électricité (CNEE), le recouvrement et le contrôle de la Contribution pour les ordures ménagères sera fait par la direction générale des Impôts (DGI).
Si le PLF 2019 ne justifie pas la création de cette nouvelle contribution, tout porte à croire que celle-ci devrait servir à payer la dette due par l’Etat gabonais à la société de valorisation des ordures ménagères marocaine Averda. En mars 2018, le gouvernement avait reconnu une obligation de plus de 16 milliards de francs CFA. Confronté à la suspension des activités de la société qui se disait alors «asphyxiée financièrement», le même mois, l’Etat gabonais avait consenti un versement de 1,5 milliard de francs. Depuis, les plaintes d’Averda n’ont pas cessé pour autant.
La Contribution pour les ordures ménagères devrait permettre au Gabon d’éponger peu à peu cette dette. Les Gabonais, quant à eux, devraient davantage se serrer la ceinture, alors qu’ils sont déjà étranglés par la flambée inexpliquée des prix des produits de première nécessité, au mépris de la nouvelle mercuriale supposément rendue effective en août 2017.