Les écoles tant publiques que privées ont ouvert leurs portes pour la rentrée académique 2018-2019 depuis le lundi 01 octobre 2018 à Libreville. Mais plusieurs d'entre elles, notamment les grandes écoles n’ont pas encore débuté les cours. Une situation peu convenante pour les étudiants, qui s’expliquerait du fait des tensions de trésorerie.
Comme on peut le constater, la majorité des grandes écoles du Gabon fonctionnent grâce aux enseignants vacataires. Les écoles telles que l'Institut des sciences des technologies (IST), l'Institut universitaire des sciences de l’organisation (IUSO), l'Université Omar Bongo (UOB) et bien d'autres, n'ont sérieusement pas démarré les cours, la situation est quasiment la même et ces difficultés datent.
Ce mercredi 23 janvier 2019, de passage devant l'Institut Universitaire des Sciences de l'Organisation (IUSO), autour de 9h 20, un silence total règne dans la cour de cette école, en dehors de la présence de deux étudiants à l'intérieur de l’établissement. «Jusqu'à présent, nous n'avons pas repris les cours. Les inscriptions se déroulent toujours et les responsables s’y attèlent. Nous n'avons pas encore une date de reprise précise», s’est plaint un des étudiants.
A l'Institut national de la Poste, des Technologies de l'information et de la Communication (INPTIC), quelques élèves étaient visibles dans les salles de classe, d'autres à l'extérieur.
Jean Paul Moussavou, directeur des études et de la pédagogie, a affirmé que les cours reprennent petit à petit au sein de l'Institut. Non sans évoquer les difficultés financières. Selon lui, les ennuis ont commencé il y a trois ans, lorsque l’Agence Nationale des Bouses du Gabon (ANBG) a décidé de prendre en charge les frais de scolarité des étudiants. La conséquence de celle-ci, une dette auprès de l'école qui ne cesse de s'accumuler. À cela s'ajoute le non-paiement des vacations aux enseignants depuis 2014.
Il a dit son indignation quant à l’avenir des étudiants qui fréquentent l'établissement. «Devant cette difficulté, l'école a pensé discuter avec les étudiants afin de trouver une issue favorable à cette situation. L'INPTIC est un établissement public qui devrait normalement vivre de la contribution de l'État, mais également de ses fonds propres (contribution des étudiants à la formation). Les autorités gabonaises ont monté un modèle économique qui ferait que les étudiants ne financent plus les frais d'écolage. Ces frais devraient être pris en compte par l'ANBG».
Cependant, la responsabilité est d'autant plus grande pour les responsables de cet établissement de garantir en retour le minimum. Aussi, la responsabilité de l’État est engagée, il n’a pas joué sa partition. Face à cette crise, il faut le rappeler, le ministère de la Communication avait pris des mesures conservatoires en faisant suspendre les activités pédagogiques à l’INPTIC.
Pour améliorer les conditions de vie, d'apprentissage et de travail des étudiants, des enseignants et au fonctionnement de l'établissement, les étudiants sont censés payer dorénavant un certain nombre d'éléments pour faciliter l'apprentissage. Les frais d'inscriptions en Licence 1: 105.000 F CFA, en Licence 2: 115.000 F CFA et en Licence 3: 125.000 F CFA. Quant aux frais d'écolage, 130.000 F CFA pour tous les niveaux.
Face à cette crise qui prévaut, le ministre sortant à la Communication, Guy Bertrand Mapangou, avait pris certaines mesures, notamment l’interdiction du port de l’uniforme à compter de la rentrée académique 2018-2019, les frais d'écolage à 130.000 francs CFA pour tous les niveaux, la reprise des cours conditionnée au début de l'apurement de la dette due aux enseignants et au personnel administratif, le reliquat de la subvention de l'État, soit 178.000.000 francs CFA doit servir en priorité au paiement des vacations et du personnel administratif, etc.
Ce statu quo va provoquer un retard bientôt irrémédiable pour les élèves des établissements scolaires en classe d’examen. Quand on sait que la majorité des élèves du secondaire sont dans le privé. Ils sont pris entre deux feux, deux intérêts divergents, alors que leurs parents ont choisi ces écoles afin de leur garantir un enseignement de qualité. Si les parents doivent payer pour attendre un enseignement de qualité, il est tout aussi normal que ces écoles et l'État garantissent en retour l'avenir de ces enfants.