Le traditionnel premier conseil des ministres, intervenant au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement, ne s’est pas encore tenu, comme le veut la tradition tacite, et ce, plus d’une semaine après la prise de fonction de la nouvelle équipe.
Au Gabon, les commentaires inhérents à la prestation de serment du nouveau gouvernement vont bon train. Dans la même foulée, le report sine die du conseil des ministres, (Ndlr : le tout premier de l’ère Julien Nkoghe Bekale), alimente les conversations aussi bien dans les salons feutrés que les Grand-Place du pays. Du coup, une bonne frange de l’opinion s’interroge sur le statut quo prévalant actuellement, alors que des questions urgentes doivent être évacuées par les Hommes de Julien Nkoghe Bekale. Il convient de signaler que depuis l’accession d’Ali Bongo Ondimba à la magistrature suprême en 2009, c’est la première fois que le premier Conseil des Ministres après la formation d’un nouveau gouvernement traîne autant.
Il semblerait que la convalescence du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, actuellement au Maroc, après son AVC, le 24 octobre dernier à Ryad en, Arabie Saoudite, explique ce retard. Aux nouveaux ministres donc de concilier leur nomination avec les simples orientations de leurs prédécesseurs, loin de tous cadrages formels et institutionnels. L’opinion qui vit mal cette nouvelle formule s’inquiète cependant des retombées négatives qui pourraient découler de ce black-out autour de la tenue du conseil des ministres, perçu comme une exigence républicaine. D’une part, parce que c’est par le biais du conseil des ministres que le Président de la République définit au gouvernement les priorités de l’heure. D’autre part, ledit conseil des ministres permet de redessiner la configuration de l’administration via les mesures individuelles prises durant ce moment.