Une trentaine d’économies dites côtières dont le Gabon, ont été interpellées par la Banque africaine de développement (BAD) dans son récent rapport de janvier 2019 portant sur les « Perspectives économiques en Afrique » à revoir leurs cadres des affaires pour booster la compétitivité de leurs économies.
Devenues incontournables pour un continent qui aspire depuis plusieurs années à des grandes mutations économiques, les infrastructures jouent un rôle central dans le développement global du continent Africain. Ces dernières années, malgré un silence conscient sur la question, les organismes internationaux se sont attelées à interpeller les dirigeants africains sur l’importance de ce facteur de développement économique, en montrant les gains que peut tirer l’Afrique en investissements dans ce domaine. Facteur important de la matérialisation de cette volonté économique, le déficit des fonds fait malheureusement défaut en Afrique.
En 2015, la Banque africaine de développement (BAD) évaluait les besoins en financement pour atteindre l’autosatisfaction dans ce domaine à 100 milliards de dollars par an pour un déficit de financement d’environ 50 milliards de dollars par an. L’investissement dans les infrastructures pourrait avoir un double avantage pour le continent : il permettrait son positionnement économique et constituerait une plus-value pour la croissance scrutée vainement par de nombreux pays, le passage à une croissance à deux chiffres.
Pour inverser les tendances, la BAD, dans son dernier rapport sur les « Perspectives économiques en Afrique » invite trente-six économies du continent dont le Gabon à se restructurer en agrandissant leurs installations portuaires, les installations de stockage et d’administration, et en dopant l’efficacité des services maritimes. « Le coût des installations portuaires africaines est de 40 % supérieur à la norme mondiale. À cela s’ajoutent de longs délais d’immobilisation des conteneurs, des retards dans les autorisations de mouvements des navires, des lenteurs dans le traitement des papiers administratifs, et un faible nombre de conteneurs par grue et par heure (sauf en Afrique du Sud) », souligne la BAD.
Selon la BAD, plus de 70 % des retards dans la livraison du fret provient des retards au niveau des ports. L’institution financière recommande également d’augmenter la vitesse et la fiabilité des réseaux ferroviaires et routiers en réduisant la congestion et les retards aux points de contrôle, et l’envoi à l’entretien des camions et du matériel roulant. Cette recommandation spécifique constitue un mal pour les pays du continent. En effet, le continent est constamment critiqué pour ses infrastructures terrestres et ferroviaires dont l’existence constitue un frein à l’essor d’une économie en quête de repère. Plus que par le passé, les pays du continent cités par la BAD doivent revoir leur copie en termes d’investissements publics. Pour cela, ils se doivent, suivant les recommandations de la BAD, d’exercer des pressions pour l’amélioration des conventions et instruments au-delà des négociations multilatérales, jugées au point mort, qui facilitent le commerce de transit.