Des collaborateurs de l’ambassadeur du Gabon au Sénégal auraient récemment œuvré à faire annuler la rencontre prévue le 18 janvier à Dakar d’une délégation du parti de l’opposition gabonaise Pour le changement (PLC).
La rencontre prévue entre des représentants du bureau de PLC, dont la présidente Elza-Ritchuelle Boukandou, et des Gabonais vivant au Sénégal n’a pas eu lieu, vendredi, à Dakar. La salle choisie pour la tenue de cette rencontre leur a été refusée à la dernière minute par la mairie de Ouakam, qui a dit avoir été saisie par la sous-préfecture de Dakar. La raisons évoquée par les autorités sénégalaises : «le cadre était inapproprié pour une rencontre politique».
Seulement, derrière ce refus, Anges Kevin Nzigou voit l’intervention de la représentation diplomatique du Gabon au Sénégal, et particulièrement celle du conseiller militaire de l’ambassadeur Michel Régis Onanga Ndiaye, qui, selon lui, aurait induit en erreur les autorités sénégalaises. Ce conseiller, croit savoir le secrétaire exécutif du PLC, a fait courir le bruit selon lequel la réunion annoncée par le jeune parti de l’opposition porterait sur «l’organisation à Dakar d’une rébellion au Gabon». Le même conseiller militaire, assure le responsable de PLC, «s’est employé [quelques jours plus tôt], à convoquer plusieurs compatriotes pour leur intimer l’ordre de ne pas assister à la rencontre».
Le parti «s’insurge contre ces pratiques de mensonges organisés qui avilissent l’administration gabonaise et n’honorent pas leur auteur». Anges Kevin Nzigou accueille d’ailleurs les initiatives des diplomates comme «une provocation», dont la principale conséquence, prévient-il, est la «banalisation progressive et rampante de la représentation diplomatique du Gabon», y compris dans d’autres pays.
Si le parti promet qu’une rencontre finira par avoir lieu à Dakar, il informe que l’objectif de celle ayant été empêchée visait à organiser «un moment d’échanges et de partage au cours duquel auraient été présentés à la communauté les représentants du parti à Dakar, avant d’échanger sur l’actualité politique du Gabon».