Entre cacophonie, entretien du mystère et maladresses, les tenants du pouvoir au Gabon, selon Marc Ona Essangui, agissent désormais sous la pression des Gabonais et par simple exigence communicationnelle depuis l’AVC du président de la République.
Depuis l’accident vasculaire cérébral d’Ali Bongo, plus rien ou presque ne va au sommet de l’État. C’est, en tout cas, la conviction de Marc Ona Essangui, exprimée récemment dans l’entretien Instant direct de Gabonmediatime.com. Le coordonnateur national du mouvement Tournons la page soupçonne les collaborateurs du président de la République de ne pas contrôler la situation, bien qu’ils tentent de convaincre du contraire. Toutes leurs initiatives ces dernières semaines seraient, selon lui, dictées par la pression exercée par les internautes et certains partis de l’opposition gabonaise.
Selon Marc Ona Essangui, c’est notamment «sous la pression du peuple» qu’une délégation composée de la présidente de la Cour constitutionnelle, du précédent Premier ministre et du vice-président de la République s’est rendue à Rabat au Maroc, en décembre dernier, pour prendre des nouvelles du chef de l’Etat et surtout pour montrer aux Gabonais que les institutions sont en place. Il n’empêche, le patron de l’ONG Brainforest aurait souhaité que la présidente du Sénat, Lucie Milebou-Mboussou, soit de cette délégation.
Tenue le 15 janvier au palais Rénovation à Libreville, la cérémonie de prestation de serment des membres du nouveau gouvernement, elle aussi, aurait été imposée par la pression exercée par les Gabonais sur les tenants du pouvoir, particulièrement sur les réseaux sociaux. «C’est parce que les questions fusaient de partout», croit savoir Marc Ona Essangui, doutant d’ailleurs que le dépôt de la démission d’Emmanuel Issoze Ngondet se soit fait dans les règles de l’art. «A moins que j’aie raté un épisode, nous n’avons pas d’image de la démission de l’ancien Premier ministre», fait-il remarquer.
«Au sommet de l’Etat, contrairement à ce que certains peuvent penser, on agit sous la pression, et ce sont des opérations de communication autour d’une personne malade, pour montrer que tout va bien», conclut l’activiste pour qui la principale victime des agissements du palais du bord de mer est Ali Bongo.