«Ce n’est pas un viol, elle était consentante». C’est ainsi qu’on peut résumer le témoignage d’un théologien de l’Eglise évangélique du Gabon à Oyem, accusé de viol sur mineure de moins de 14 ans. Si la victime a avoué son consentement, procédure pénale oblige, l’homme de Dieu a écopé d’une peine de 5 ans de réclusion criminelle.
Un théologien de l’Eglise évangélique du Gabon a été jugé le 16 janvier au palais de justice d’Oyem pour avoir eu des relations sexuelles avec une fillette de 14 ans. L’affaire a été portée devant la justice par la mère de la victime, pour qui sa fille a subi des violences sexuelles. En avril 2018, le prévenu a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale d’Oyem. Comparaissant lors de la session criminelle ordinaire d’Oyem qui s’achève ce vendredi 18 janvier, avec l’examen d’un dossier d’assassinat impliquant le pasteur d’une église de réveil, la victime et le prévenu ont donné leurs versions des faits, semble-t-il, concordantes. A en croire leurs propos, il y avait consentement de part et d’autre.
Les témoins sur les lieux à Oyem assurent que «l’homme de Dieu n’est pas passé par 4 chemins», pour démontrer qu’il a répondu à «la demande avec insistance» de la fillette en sa qualité d’«homme plein de virilité». «Interrogé à son tour devant la Cour, la petite de 14 ans au moment des faits, déclare qu’elle était déjà une femme et a connu d’autres hommes depuis l’âge de 12 ans. Donc avant le théologien», rapporte Radio Gabon qui a indiqué qu’elle a avoué avoir été était consentante. Ces deux témoignages ont été faits à la grande déception de la mère de la victime. Celle-ci a d’ailleurs décidé de ne plus se constituer partie civile.
Selon plusieurs témoignages, la fille s’était quasiment installée au domicile de l’homme de Dieu. Alors que ses parents la croyaient aux cours de rattrapage comme elle l’attestait, elle allait pour ainsi dire, chez le théologien. En dépit de ses aveux, le théologien a été reconnu coupable de crime de viol sur mineure, conformément au Code pénal gabonais. Il a écopé d’une peine de 5 ans de réclusion criminelle dont 3 ans avec sursis.