Après avoir assuré sept mois durant l’intérim à la tête du bureau de l’Assemblée nationale, la présidente du Sénat a officiellement cédé, mercredi, son poste à Faustin Boukoubi, le nouveau patron du palais Léon Mba, à qui elle a fait le bilan de ses activités.
Sept mois après que certaines de ses compétences ont été confiées au Sénat, la chambre basse du Parlement gabonais peut à nouveau relancer ses activités. Elu président de l’Assemblée nationale, le 11 janvier, Faustin Boukoubi a officiellement récupéré ce mercredi 16 janvier toutes ses prérogatives de la part de Lucie Milebou-Mboussou ayant assuré l’intérim à la tête du bureau du palais Léon Mba. La présidente du Sénat a profité de l’occasion pour faire le bilan.
La lenteur du gouvernement
D’abord sur le plan de la gestion administrative. Elle n’a pas manqué d’égratigner le gouvernement qui ne lui a pas toujours rendu la tâche légère. «Nous avons été confrontés aux problèmes causés par le non-respect, par le gouvernement, des dispositions légales en matière d’exécution du budget des deux chambres du Parlement», rapporte-t-elle.
Durant son intérim, en effet, la présidente du Sénat et ses collaborateurs ont dû gérer les conséquences «des retards et des cumuls d’arriérés», dont ont été victimes les députés sortants et des personnels administratifs de l’institution. Une grève a d’ailleurs été lancée en décembre 2018 par le Syndicat des personnels de l’Assemblée nationale (Sypan), que l’intérimaire est parvenu à faire suspendre. Toutefois, un cahier des charges contenant «des attentes énormes» des syndicalistes a été mis dans le dossier de passation de charges transmis ce jour à Faustin Boukoubi.
Réhabilitation du palais Léon Mba : Attention au délai !
Sur le plan des investissements, les priorités de l’intérimaire ont porté sur le lancement, cette année, de deux chantiers : la réhabilitation du palais Léon Mba et la construction des annexes devant abriter des services de l’institution.
S’agissant du premier chantier, Lucie Milebou-Mboussou rappelle que celui-ci bénéficie d’un financement de la coopération chinoise. Et si elle assure que «ce projet a connu de belles avancées», elle ne met pas moins en garde contre la «date butoir, en situation critique» qui, selon elle, mérite toute l’attention du nouveau président de l’institution. C’est, en effet, en fin février 2019 au plus tard qu’une base-vie doit être livrée à Libreville pour l’accueil du personnel de la société chinoise devant conduire les travaux. «Le risque encouru serait de perdre ce don obtenu par notre président de la République, Son Excellence, Ali Bongo Ondimba, auprès de son homologue chinois, Son Excellence Xi Ji Ping», prévient-elle.
Le projet lié à la construction des annexes, quant à lui, sera conduit par la société française Eiffage, bénéficiant d’un financement de l’Etat gabonais, et qui souhaite démarrer les travaux au même moment que la société chinoise.
Mme Milebou n’a pas boudé son plaisir
Au terme de ces sept mois d’intérim, Lucie Milebou-Mboussou dit avoir été satisfaite, notamment de sa collaboration avec certains membres du gouvernement, à l’instar de Noël Nelson Messone et Christian Magnagna.
«L’intérim que nous venons d’exercer est inédit. Nous l’avons abordé avec grande humilité et patriotisme, nous n’avons fait que notre devoir, celui de servir notre pays. Cela été une expérience enrichissante», conclue la présidente du Sénat, ajoutant que cette «période intérimaire s’est plutôt bien passée, malgré un contexte politique, social et économique difficile».